À peine arrivé à la tête de Twitter, Elon Musk a entamé une vague de licenciements. Celle-ci a touché l’Afrique. La majorité des salariés africains du réseau social ont été licenciés.
C’était la promesse d’une liberté d’expression sans limite. En avril dernier, Elon Musk avait proposé de racheter Twitter pour 44 milliards de dollars. Il a fallu du temps pour que l’opération se concrétise. Et dès le rachat officiel, le milliardaire a entamé un sacré plan social : au niveau mondial, il compte supprimer environ 50 % de la masse salariale de l’entreprise, composée de 7 500 employés, pour minimiser les pertes.
En Afrique, le séisme s’est très vite fait ressentir. La quasi-totalité du personnel du bureau Afrique, situé à Accra, au Ghana, a également été licenciée. Il n’aura fallu que quatre jours pour que le bureau Afrique se vide. Et comme partout ailleurs, c’est dans des conditions difficiles qu’ont été renvoyés les salariés : le 1er novembre dernier, après un retour au bureau après un an de télétravail, les employés ont, quatre jours plus tard, été évincés.
L’objet de la colère ? Un mail envoyé aux salariés sur leur adresse personnelle. Le message était clair : « La société réorganise ses opérations en raison d’un besoin de réduire ses coûts. C’est avec regret que nous vous informons que votre emploi prend fin en raison de cet exercice ». Les employés ne seront plus payés à partir du 4 décembre prochain, même s’ils n’ont pas à faire de préavis.
Selon RFI, le licenciement serait illégal. Car une société qui licencie ses salariés, au Ghana, doit soumettre un rapport écrit au ministère de l’Emploi trois mois avant le plan social et prévoir des compensations financières.
Au-delà de cette opération de licenciements, c’est un message envoyé à l’Afrique. Il y a un an et demi, Twitter posait ses valises au Ghana. « En tant que champion de la démocratie, le Ghana est un partisan de la liberté d’expression, de la liberté en ligne et de l’Internet ouvert, dont Twitter est également un défenseur », indiquait l’entreprise.
Un peu plus de six mois plus tard, après un bras de fer de sept mois qui avait opposé le président Muhammadu Buhari et Twitter, le Nigéria avait accepter de lever la suspension du réseau social, les responsables du réseau américain s’étaient alors engagés à ouvrir un bureau local au Nigéria.
Pour l’Afrique, le signal envoyé est mauvais. Twitter et Facebook agissent de façon unilatérale, généralement, et les ouvertures de bureaux en Afrique devaient permettre d’engager un dialogue entre autorités africaines et réseaux sociaux. Mais l’Afrique rapporte bien moins qu’ailleurs, notamment en Amérique du Nord et en Europe. Elon Musk semble ne pas vouloir miser sur le continent dont il est pourtant originaire.