Prévues pour le 18 décembre prochain, les législatives en Guinée-Bissau devront certainement être reportées. Outre des soucis logistiques, le pays rencontre des problèmes financiers.
Elles devaient avoir lieu l’an prochain, puis ont été organisées pour avoir lieu le 18 décembre prochain. Les élections législatives de Guinée-Bissau pourraient cependant ne pas se dérouler avant plusieurs mois. Problème : depuis mai dernier, les 102 sièges de députés de l’Assemblée nationale populaire de Guinée-Bissau sont vides. Le président Umaro Sissoco Embaló avait en effet annoncé la dissolution du parlement bissau-guinéen,invoquant des « divergences persistantes et ne pouvant être résolues » avec ses députés.
Le chef de l’Etat avait alors déclaré que la crise politique avait « remis en cause les liens institutionnels normaux entre les organes de souveraineté » et que « le capital confiance entre les organes de souveraineté est épuisé ». En cause, des affaires de corruption impliquant des députés, dont l’impunité était semble-t-il assurée par l’assemblée nationale.
Pluies, retard de matériel et manque de fonds
Mais Embaló n’imaginait pas forcément qu’avancer d’une année le scrutin allait poser autant de problèmes, notamment logistiques et financiers. En guise d’annonce, le ministre de l’Administration territoriale Fernando Gomes a prévenu que le scrutin pourrait « ne pas se tenir à la date indiquée ». Comprenez : celui-ci est d’ores et déjà reporté à une date ultérieure.
Pour le ministre, « nous étions à la recherche d’un calendrier consensuel. Nous avons tous constaté que toutes les conditions ne sont pas réunies pour des législatives crédibles et acceptables par tous les partis politiques ». Le bureau d’appui technique du processus électoral (GTAP), affilié au ministère de l’Administration territoriale, précise qu’il attendait « l’arrivée du matériel électronique et la fin des pluies pour commencer l’enrôlement des électeurs ». Mais que « certaines zones du pays sont inaccessibles. Les pistes sont endommagées par les fortes pluies enregistrées cette année ».
Outre la logistique, ce sont bien les fonds qui manquent. Il faudrait en effet mobiliser près de 4 milliards de francs CFA, soit plus de 6 millions d’euros, pour l’organisation du scrutin, selon l’AFP. Or, le pays n’aurait réuni, pour ces élections, que 2 des 4 milliards de francs CFA. L’autre partie de la somme doit provenir des fonds promis par la communauté internationale qui, à cause du changement de calendrier, n’ont pas encore pu être mis à disposition des autorités bissau-guinéennes.