Une importante délégation française, conduite par la Première ministre Élisabeth Borne, devrait se rendre à Alger fin octobre pour un Comité intergouvernemental de haut niveau.
Ce qui devait être une simple « visite d’amitié d’Emmanuel Macron en Algérie a été l’occasion pour le président français et son homologue algérien de mettre en place un « partenariat renouvelé », grâce à document signé en août dernier par les deux chefs d’État. Un document qui prévoyait notamment une rencontre bisannuelle entre les présidents français et algérien, dans le cadre d’un « haut conseil de coopération » chargé d’éluder les « questions bilatérales, régionales et internationales d’intérêt commun ».
En attendant, un Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) doit avoir lieu à la fin du mois d’octobre. Ce comité était un engagement conjoint pris par les deux pays après la signature, fin 2012, de la Déclaration d’Alger sur l’amitié et la coopération entre la France et l’Algérie. Il s’agira, le mois prochain, de la cinquième session du CIHN.
Les sujets de l’immigration et des visas sur la table ?
Un CIHN qui revêt une importance toute particulière après le voyage d’Emmanuel Macron à Alger. La France prépare donc activement cet événement. Selon Africa Intelligence, « la Première ministre Elisabeth Borne et les piliers de son gouvernement » se rendront à Alger pour « mettre en musique les annonces d’Emmanuel Macron à Alger du 25 au 27 août ». Au menu des discussions, présidées par Borne et par le Premier ministre algérien Aïmene Benabderrahmane, indique le journal, les thèmes de la sécurité et de l’énergie seront au cœur des enjeux. Selon la presse algérienne, le dossier de l’immigration devrait également être mis sur la table, et donc par conséquent celui des quotas de visas, qu’Emmanuel Macron a déjà annulés pour Tunis.
Lors de la visite de son homologue français, le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait souligné la détermination de Paris et d’Alger d’« aller de l’avant » et d’« intensifier les efforts afin de rehausser les relations entre les deux pays ». Cela passait, disait-il, par la relance du CIHN, mais également par celle du Comité mixte économique franco-algérien, du comité de dialogue stratégique algéro-français et par des rencontres plus fréquentes entre présidents.
Vers la relance du Comité mixte économique algéro-français ?
Justement, le Comité mixte économique algéro-français (Comefa) pourrait bien être lui aussi un enjeu lors de cette nouvelle session du CIHN. La presse algérienne affirme que « tout porte à croire » que la relance du Comefa sera au menu de la visite d’Élisabeth Borne à Alger, la cinquième session du comité n’ayant toujours pas été programmé.
Fin octobre, la Première ministre française aura donc fort à faire. Sur le fond, mais également sur la forme : la cheffe du gouvernement devra constituer une délégation solide pour montrer à l’Algérie l’importance qu’elle mérite. Des sources proches de Matignon affirment que cette délégation devrait être conséquente et composée de personnalités importantes du gouvernement. Car après les mots, Paris doit montrer qu’il veut passer aux actes.