Samedi, dans un discours sans ambiguïté, Mohammed VI a demandé à la communauté internationale de se prononcer clairement en faveur de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
C’est effectivement « un message clair à tout le monde » qu’a envoyé, samedi, le roi du Maroc. Lors du discours de la fête de la Révolution du roi et du peuple, le souverain chérifien a indiqué que « le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international ». Mohammed VI lance un véritable ultimatum à la communauté internationale, dont certains pays sont aujourd’hui très timides au moment de se positionner sur le dossier sahraoui.
Depuis plusieurs mois, la pression marocaine s’intensifie. Si les Pays-Bas se sont, de leur côté, prononcé en faveur du plan d’autonomie marocain, c’était le cas de l’Espagne qui était le plus épineux. Mais au terme d’une intense opération de lobbying, Rabat est parvenu à obtenir du chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez un soutien public du plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, au terme d’une crise diplomatique de près de quinze mois.
Les positions internationales changent
Mais Mohammed VI veut bien plus, de la part de la communauté internationale. Selon lui, se position en faveur du Maroc « est aussi clairement et simplement l’aune qui mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats qu’il établit ». Et le souverain d’être très clair à ce sujet : « S’agissant de certains pays comptant parmi nos partenaires, traditionnels ou nouveaux, dont les positions sur l’affaire du Sahara sont ambiguës, nous attendons qu’ils clarifient et revoient le fond de leur positionnement, d’une manière qui ne prête à aucune équivoque ».
Un avertissement qui sonne comme une menace envers certains pays, non cités par Mohammed VI. Ce que l’on sait d’ores et déjà, c’est que les Etats-Unis ne sont pas concernés par cet ultimatum, surtout après que Trump a offert sur un plateau à Mohammed VI la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Joe Biden, plus timide, n’a pas souhaité revenir sur la décision de son prédécesseur.
La sortie du roi marocain n’est pas étonnante. « On remarque à l’international une série de changements, plusieurs pays historiquement neutres ayant décidé de se positionner, comme l’Espagne ou l’Allemagne », explique un observateur aguerri du royaume chérifien. Mais Mohammed VI semble attendre plus de certains partenaires, notamment de la France ? Paris a déjà indiqué que le plan marocain pour la région était « la base la plus sérieuse et la plus réaliste » pour la paix.