Du 25 au 28 juillet, le président français Emmanuel Macron sera au Cameroun, au Bénin et en Guinée-Bissau. Au menu, des rencontres consacrées à l’économie et à la lutte antiterroriste principalement.
Ce 25 juillet, Emmanuel Macron débute sa première mini-tournée africaine de second mandat. Un voyage d’un peu plus de 72 heures qui emmènera le président de la République française au Cameroun, au Bénin et en Guinée-Bissau. L’Elysée prône la « continuité » et la « constance » de la diplomatie française, après un premier mandat pourtant peu concluant sur le plan de la politique étrangère et africaine de Paris.
Au Cameroun, où il se posera en premier, le président français sera accompagné de sa nouvelle ministre des Affaires étrangères et de l’Europe, Catherine Colonna. Un test grandeur nature pour la remplaçant de Jean-Yves Le Drian, qui fut autrefois porte-parole de la présidence sous Jacques Chirac. A l’époque, elle s’était régulièrement déplacée en Afrique avec le président français, mais elle n’est cependant pas une spécialiste du continent. Lors de leur voyage, le président et sa cheffe de la diplomatie seront accompagnés des ministres des Armées, du Commerce international et de la secrétaire d’Etat au développement.
Il sera donc question, a priori, de relations économiques. « Ce déplacement permet de garder le fil de l’agenda du renouvellement de la relation Afrique-France, agenda qui a été bâti et développé au cours du premier mandat », indique Franck Paris, le conseiller Afrique d’Emmanuel Macron, qui précise que ce voyage est aussi une volonté de l’Elysée de redonner un peu d’importance à une zone oubliée par la France. « Le Président se rendra dans une région, l’Afrique centrale, qu’il a jusqu’à présent peu visitée, même s’il s’est rendu au Tchad, assure Paris. Après l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique de l’Est ou l’Afrique australe, la portée de notre partenariat avec l’Afrique a bien une dimension continentale ».
Se rapprocher de la Cedeao
Etape importante de cette mini-tournée : Cotonou. Au Bénin, Emmanuel Macron rencontrera Patrice Talon pour, forcément, parler des œuvres d’art africaines. Mais comme au Cameroun, il sera avant tout question de sécurité et de lutte antiterroriste. Voisin d’un Togo touché par les attaques terroristes ces derniers temps, le Bénin est un pays placé au cœur de la lutte antiterroriste, qui tente tant bien que mal de contenir la menace djihadiste.
A Cotonou, Emmanuel Macron devrait également évoquer un sujet un peu plus délicat avec son homologue béninois. En effet, selon la presse locale, les cas de Joël Aïvo et Reckya Madougou, deux opposants lourdement condamnés, seront traités, en off, par le président français. Dernièrement, le chef de l’Etat béninois a fait un geste en libérant provisoirement des opposants politiques, mais Aïvo et Madougou n’ont pas été concernés par cet acte symbolique. Reste qu’Emmanuel Macron a, en général, du mal à évoquer les droits humains avec ses homologues autoritaires. Ce voyage fera-t-il exception ?
Dernière étape de la tournée d’Emmanuel Macron, une destination un peu plus étonnante : la Guinée-Bissau. Une étape qui a deux objectifs. Le premier est d’y rencontrer Umaro Sissoco Embaló, qui vient de prendre la présidence de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Autre raison : si Bissau est lusophone, cela montre à quel point Paris va tenter, ces prochaines années, de retrouver de l’influence. Alors que le Togo et le Gabon se sont tournés vers le Commonwealth, la France veut trouver de nouveaux partenaires.