Après sa défaite lors de la double confrontation contre les Lions indomptables, l’Algérie a déposé un recours auprès de la FIFA. Elle reproche ses décisions à l’arbitre gambien du match Cameroun-Algérie.
C’est un véritable psychodrame qui s’est joué, le 29 mars dernier. Avec une surprise à la clé : l’élimination par le Cameroun de l’Algérie, qui ne participera donc pas à la Coupe du monde 2022 au Qatar. Une nouvelle déroute pour les Fennecs après celle de la dernière Coupe d’Afrique des nations. La sélection algérienne, pourtant championne d’Afrique, n’avait pas réussi à passer les phases de poules. Cette fois, les supporters algériens y ont cru. Mais l’arbitre de la rencontre retour des barrages, Bakary Gassama, en a voulu autrement. Ses décisions, jugée litigieuses notamment par les supporters algériens, ont gâché la soirée des Fennecs.
De quoi provoquer la colère de Djamel Belmadi. Après la rencontre, le sélectionneur a affirmé ne pas être respecté par les instances arbitrales du football. « Je le dis aujourd’hui sans peur : ces arbitres ne respectent pas notre pays. Ils viennent ici, voient notre travail et ne nous respectent pas. Ces deux dernières années, je n’ai pas vu un seul arbitre qui ne soit pas agressif quand tu viens lui parler. Je ne cherche pas d’excuses, ce sont des faits », a-t-il expliqué.
Si une campagne de lynchage a suivi le match, l’arbitre de la rencontre ayant reçu de nombreuses menaces, l’Algérie a surtout tenté d’utiliser les recours administratifs pour plaider sa cause. Charaf-Eddine Amara, président de la Fédération algérienne de football (FAF), qui avait, au surlendemain de l’élimination algérienne, proposé sa démission avant de changer d’avis, a en effet indiqué avoir déposé un recours auprès de la FIFA. Le président de la FAF a demandé à ce que le match soit rejoué.
Que reproche Charaf-Eddine Amara ? Deux buts refusés à l’attaquant algérien Islam Slimani, notamment. Des décisions litigieuses de l’arbitre gambien Bakary Gassama, qui a, de l’autre côté, validé un but litigieux des Camerounais.
La FAF estime cet arbitrage « scandaleux » et assure qu’il a « faussé le résultat du match de barrage retour Algérie-Cameroun disputé le 29 mars 2022 au stade Chahid-Mustapha-Tchaker de Blida ». La FAF se dit aujourd’hui « déterminée à user de l’ensemble des voies légalement permises pour se faire rétablir dans ses droits et rejouer la rencontre dans des conditions garantissant l’honnêteté et l’impartialité de l’arbitrage ». Une façon de dire, à demi-mots, qu’il s’agit là d’une affaire de corruption, même si le patron de la FAF se veut plus mesuré en assurant qu’« il ne s’agit pas d’accusation de corruption pour lesquelles nous n’avons aucune preuve ».
Pas de preuves de corruption
En effet, si la FAF n’apporte pas de preuves irréfutables devant les tribunaux, nul doute que la corruption ne sera pas retenue par les instances du football. Même si, dans les couloirs de la FIFA, une source indique volontiers que « Gianni Infantino se verrait bien imposer un premier camouflet à Samuel Eto’o », l’élection de ce dernier n’ayant pas plus au patron de la FIFA. C’est donc contre les décisions arbitrales que peste aujourd’hui la FAF.
Et pas seulement contre Bakary Gassama. La Fédération algérienne de football reproche surtout à la VAR, l’assistance vidéo, de ne pas être intervenue sur des situations litigieuses, parmi lesquelles le but de Choupo-Moting ou encore de potentiels penalties sur Belaili et Slimani.
Or, d’après les textes de la FIFA, il est aujourd’hui quasi impossible de revenir sur les décisions prises par les arbitres lors de rencontres internationales. Surtout, aucune équipe n’a réussi à faire rejouer un match après une décision arbitrale jugée injuste. En 2009, Thierry Henry avait qualifié l’équipe de France grâce à un but de la main. L’Irlande avait dû se résoudre à ne pas jouer la Coupe du monde. En Afrique, ce sont le Bénin et l’Afrique du Sud qui avaient déposé des recours après des décisions arbitrales contre respectivement la République démocratique du Congo et le Ghana, en éliminatoires de la Coupe du monde. Nul doute que la FIFA classera sans suite le recours de la FAF. L’Algérie se concentrera désormais sur sa prochaine échéance : la CAN 2023 qui se jouera en Côte d’Ivoire.