Eliminée face au Cameroun en huitièmes de finale, malgré un parcours héroïque, la sélection des Comores n’a pas fini de subir la pression de la CAF. Dans un communiqué de presse, l’instance annonce des sanctions contre les Cœlacanthes.
La première participation à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) des Comores restera dans les annales. Après une surprenante victoire contre le Ghana lors de la phase de groupes et une qualification improbable pour les huitièmes de finale, les Cœlacanthes ont finalement perdu face au Cameroun. Un match tragique, notamment à la sortie du stade, où une bousculade meurtrière a fait plusieurs morts.
Sportivement, la rencontre a également été un fiasco. Les Comoriens ont dû se passer du seul gardien de but de formation à leur disposition, en raison d’un protocole sanitaire modifié par la Confédération africaine de football (CAF) au tout dernier moment. C’est Chaker Alhadhur, l’arrière latéral d’Ajaccio, qui a dû garder les buts. Gardien d’un jour, il a brillé par de nombreux arrêts mais n’a pas pu empêcher la défaite.
La sélection comorienne a également dû se préparer dans le bus, en l’absence du cortège promis pour arriver au stade d’Olembe. Sans oublier, évidemment, les conditions de séjour au Cameroun, qui n’ont pas fini de faire parler pour plusieurs équipes, dont les Comores.
Point d’orgue du désordre qui règne sur place : dans un communiqué publié ce jeudi, la CAF a annoncé de sanctions contre les Comores.
ALERTE SANCTION 🚨🚨🚨
Sanctions du Jury Disciplinaire de la CAF contre les Comores 🇰🇲
C’est lunaire 🤡 pic.twitter.com/ld8JrtxLpl
— Nordine Ali Said (@linstant_n) January 27, 2022
La CAF déconnectée de la réalité
Parmi les sanctions les plus surprenantes, celle d’une amende à la Fédération comorienne de Football (FFC) pour « le retard causé par leurs joueurs ». Un retard de… deux minutes, provoqué par une erreur de numéro de maillot, pour laquelle la FFC a écopé d’une autre amende distincte.
La CAF estime aussi que les Comores n’auraient pas respecté le protocole sanitaire. Encore une amende, donc. Et, pour finir, la suspension de l’entraineur des gardiens de but, Jean-Daniel Noel Patrice Padovani, accusé de « comportement irrespectueux ».
Alors certes, la CAF pourrait sans doute expliquer ces sanctions d’un point de vue juridico-légal. Mais au vu du contexte, et face à la polémique provoquée par l’arbitrage du match entre les Comores et le Cameroun, et tout ce qui a précédé la partie, la CAF semble s’acharner sur les Comoriens qui ont critiqué les capacités organisationnelles de l’instance de Motsepe.
Un acharnement relevé par la presse et plusieurs observateurs. Pour le journaliste d’investigation Romain Molina « la CAF est plus prompte à sanctionner ce genre de choses que les vrais problèmes ». Il considère la sanction pour le retard de deux minutes comme « surréaliste ».
Surréaliste de sanctionner notamment les Comores pour un retard de deux minutes…
La CAF est plus prompte à sanctionner ce genre de choses que les vrais problèmes comme la pedocriminalité à la fédération gabonaise pic.twitter.com/AQ43H1W3Nk
— Romain Molina (@Romain_Molina) January 27, 2022
Néanmoins, malgré leur élimination, les Cœlacanthes ont montré du cœur dans cette première participation. La sélection comorienne a quitté la compétition sous les applaudissements du public. Aujourd’hui, la CAF gâche la fête.