Il y a un mois et demi, Patrice Motsepe a procédé à une première vague de licenciements au sein de la CAF. Premières victimes du nouveau président : les anciens fidèles d’Ahmad Ahmad.
Au sein de la Confédération africaine de Football (CAF), la direction licencie à tour de bras. Et le nouveau président de la CAF a, dans sa ligne de mire, une cible bien précise : les alliés de son prédécesseur. Jeune Afrique décrit le « style jugé brutal » du président de la Confédération qui a fait avertir, dans la nuit du 24 au 25 mai dernier, au moins une quinzaine d’employés de leur licenciement. Une méthode claire et nette, et sans explications superflues.
Particulièrement visés, les proches d’Ahmad Ahmad, le Malgache qui avait dirigé la CAF et avait été pris dans un tourbillon judiciaire, ont été les principales victimes de ce plan social. D’ores et déjà, certaines voix s’élèvent contre la façon de procéder de la direction de la Confédération. Car « il n’y a pas eu d’entretiens préalables », comme l’impose le droit du travail égyptien, déplore un dirigeant de fédération africaine qui crie aux « licenciements abusifs ».
Si la méthode surprend, le nettoyage salarial était prévisible. Cette même source affirme en effet que la tension était palpable depuis l’arrivée de Patrice Motsepe à la tête de la CAF. Certains postes stratégiques ont été visés par le Sud-Africain : le magazine panafricain cite notamment Marwa Hosam Eldin, directrice des ressources humaines, Nevine Tahseen Ibrahim, responsable financier ou encore Achta Mahamat Saleh, directrice juridique. Motsepe coupe des têtes, et pas n’importe lesquelles. Et selon ses collaborateurs, il le ferait de façon virtuelle, puisqu’il n’est que très rarement présent au siège.
Les noms de l’ancien conseiller d’Ahmad Ahmad, Abdullah Moustapha, et de son ex-assistante, Aimane Hamadi, ont également été inscrits sur la liste des départs. Au sein de la CAF, on assure qu’il ne s’agit pas d’un règlement de comptes contre le clan Ahmad Ahmad, mais force est de constater qu’il ne fait pas bon avoir été proche du Malgache.
L’ombre de la FIFA plane de plus en plus sur la CAF
Tous paient d’un côté leur fidélité à Ahmad Ahmad, et de l’autre les erreurs de gestion pointées du doigt par le cabinet d’audit PricewaterhousCoopers (PWC). Aux ressources humaines comme au service financier, la lenteur des réformes après le passage du PWC a sonné le glas des cadres.
La suite du plan social — qui n’est pas dû à des raisons financières, selon des sources internes à la CAF — devrait être encore plus violente. La faute serait également à une mauvaise communication entre les différents services et la présidence de la Confédération, qui voit d’un mauvais œil les blocages internes. Une faute qui incombe, en partie, à Gianni Infantino. Le patron de la FIFA a tout fait pour placer Motsepe à la tête de la CAF et les salariés de l’instance dirigeante du football africain n’apprécient guère d’être épiés par des émissaires de l’Italo-Suisse, que l’on dit omniprésents au siège du Caire.
Preuve de la mainmise de la FIFA sur la CAF : l’arrivée, dans les valises du nouveau secrétaire général de la CAF, le Congolais Veron Mosengo-Omba, de l’Italienne Sandra Lattore. La FIFA surveille de près ce qui se passe dans le football africain et, surtout, si le président Motsepe respecte la feuille de route tracée par Gianni Infantino. Parmi les projets que le président de la FIFA a demandé au Sud-Africain de mettre en place : celui de la Super League africaine.