Le Cameroun, face aux pressions diplomatiques, pourrait se faire dérober l’organisation de la CAN 2021 par le Maroc. La CAF aurait-elle pris acte du contexte politique et sanitaire compliqué auquel le pays fait face ?
Le pays de Paul Biya s’était garanti l’organisation d’une Coupe d’Afrique des nations (CAN) alors que le camerounais Issa Hayatou était encore à la tête de la confédération africaine de football (CAF). Néanmoins, depuis l’arrivée de Patrice Motsepe, les choses commencent à mal se présenter. Le pays, préoccupé par ses récents troubles politiques et la crise sanitaire, a dû accepter le report du tirage au sort de la phase finale de la CAN.
En effet, le Cameroun doit composer avec un différend avec les Etats-Unis sur fond de la guerre civile. Ensuite, l’Accord de partenariat économique avec l’UE est menacé par un désaccord sur le texte qui dure depuis trois ans. Puis, le nombre d’atteints de la Covid-19 a fait un bond au Cameroun vers la fin de mai. Et enfin, Motsepe a décidé de reporter le tirage au sort pour la CAN, initialement prévu le 25 juin à Yaoundé.
Une crise politique et sanitaire qui met donc en péril l’organisation de la CAN 2021 au Cameroun. Il faut rappeler que le pays devait organiser la compétition en 2019, mais s’est fait retirer les droits à la dernière minute. Ensuite, la CAF a décidé de décaler les trois prochaines CAN en 2021, 2023 et 2025, en réintégrant le Cameroun. La candidature de la Côte d’Ivoire a été confirmée pour 2023 et celle de la guinée en 2025. Dans les coulisses, le Maroc tente de profiter de ce nouveau retard pour récupérer l’organisation de la CAN 2021.
Est-ce que la CAF privera le Cameroun d'abriter la CAN pour la deuxième édition de suite sous la pression de Fouzi Lekjaâ? #CAN2021 #Cameroun #Ma…https://t.co/B1C9axt11g
— La Gazette du Fennec (@LGDFennec) June 7, 2021
Le Cameroun, confronté aux crises, pourrait se faire dérober la CAN
En effet, le Maroc qui s’était désisté de l’organisation de la CAN en 2015 par peur de « la crise d’Ebola », tente de reprendre l’évènement au Cameroun pour la prochaine édition. Le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Fouzi Lekjaa, serait en train d’exercer de la pression sur la CAF. Lekjaa est aussi le second vice-président de la CAF. Sa proximité de Patrice Motsepe ne lui garantit cependant pas le succès.
Par contre, les troubles sécuritaires au Nord et dans l’Ouest camerounais pourraient faire perdre au Cameroun l’organisation de la CAN. De surcroît, la visite d’Anthony Baffoe au Cameroun a connu une conclusion plus que curieuse. Le secrétaire général de la CAF était plus qu’optimiste pour la cadence de la préparation du Cameroun à la compétition. Une semaine plus tard, il a présenté sa démission de la CAF.
En manque de soutien au sein de l’organisation footballistique, le Cameroun risque-t-il sa chance d’être l’hôte de la CAN ? Rien n’est sûr, mais le sponsor de la coupe, la major des multi-énergies Total, ainsi que la CAF semblent réticentes quant à la poursuite de leur engagement auprès du Cameroun. Et le Maroc, qui n’aura pas d’autres opportunités d’organiser la coupe avant au moins 6 ans, cherchera naturellement à en profiter. Les « Lions de l’Atlas » n’ont pas remporté la Coupe d’Afrique depuis 1976, et jouer à domicile promeut leurs chances pour ce faire.
D’un autre côté, le Cameroun a trop investi pour se faire dérober l’organisation de l’évènement, si proche du but. Mais pour assurer le coup, l’Etat camerounais aurait encore beaucoup de garanties à donner. Réussira-t-il à temps ?