La Commission électorale nationale (NEC) du Liberia vient d’annoncer que les huit propositions de modification constitutionnelle ont été rejetées. Une défaite pour George Weah, mais nuancée par les résultats.
Les Libériens ont rejeté, lors d’un référendum tenu en décembre dernier, huit amendements constitutionnels présentés par le président George Weah. Les propositions n’ont pas pu atteindre le seuil constitutionnel des deux-tiers, mais elles ont toutes obtenu la majorité des 50 %.
Le référendum demandait aux Libériens s’ils étaient d’accord avec la réduction du nombre d’années pour tous les élus, y compris le président, le vice-président et les parlementaires, avec le changement de date d’élection d’octobre à novembre et avec l’autorisation de la double nationalité pour tous les Libériens.
Si l’une des propositions avait été adoptée, il y aurait eu un amendement à la Constitution de 1986, dans laquelle le jour des élections est fixé au deuxième mardi d’octobre, tandis que la double nationalité, même pour les Libériens de naissance, est interdite.
« Le 8 décembre 2020, les Libériens de tout le pays ont voté sur les 8 propositions d’amendement de certains articles de la constitution libérienne. Sur la base des résultats du référendum de 2020, aucune des huit propositions n’a atteint le seuil constitutionnel des deux-tiers », a déclaré la présidente de la Commission, Davidetta Lansanah, aux journalistes, lors d’une conférence de presse tenue au siège de la Commission à Sinkor.
La peur d’une présidence à vie
Le président George Weah a mené une campagne pour sa réforme constitutionnelle, souhaitant que les électeurs éligibles soient favorables à toutes les propositions du référendum. On a pu apercevoir l’ancien footballeur sur des panneaux et des pancartes dans les grandes villes, ce qui a déclenché un autre débat au sein de l’opposition : le président s’est approprié le référendum national, et l’opposition considère cette campagne antidémocratique, voire illégale.
L’opposition soupçonnait également Weah de vouloir remettre les compteurs des mandats à zéro afin de se présenter à un autre mandat le moment venu. Ce qu’avaient par exemple fait Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire ou Faure Gnassingbé au Togo après des réformes constitutionnelles.
Pour Weah, réduire la durée des mandats du président, du vice-président et des parlementaires aurait eu pour effet de diminuer la corruption et de remettre le travail au centre des débats.
Les résultats de ce référendum sont, dans l’absolu, un échec pour l’ex-joueur. Mais les résultats sont plus nuancés qu’il n’y paraît. Malgré le rejet des huit propositions, toutes ont obtenu au moins 50 % des suffrages, montrant que Weah a encore le soutien d’une majorité de son peuple, malgré son échec relatif sur le plan économique.