Dans deux mois aura lieu la présidentielle tchadienne. Les postulants ont jusqu’au 15 mars prochain pour déposer leur dossier de candidature.
Au Tchad, à deux mois tout juste de l’élection présidentielle, et une semaine après la mort de l’opposant Yaya Dillo dans des circonstances contestées, le dépôt des candidatures s’ouvre ce mardi 6 mars au greffe du Conseil constitutionnel, et jusqu’au 15 mars. La liste des candidats sera publiée le 24 mars. La Coalition pour un Tchad Uni doit déposer dès ce mercredi le dossier de candidature de Mahamat Idriss Déby. Le chef de la transition doit encore se mettre en « disponibilité » de l’armée pour remplir les conditions d’éligibilité.
Son Premier ministre Succès Masra se prononcera dans les prochains jours sur les appels pressants de ses militants. L’ex-chef du gouvernement, Albert Pahimi Padacké, veut également passer par son parti pour trancher entre boycott et candidature.
Parmi les autres leaders politiques, le meneur du « non » au référendum, Brice Mbaïmon se prononcera rapidement, tandis que le seul candidat déclaré publiquement est Abdelkrim Djibril, du modeste Mouvement Révolutionnaire pour la Démocratie et la Paix (MRDP).
Balthazar Alladoum Djarma, présent en 2021, et Théophile Bongoro devraient suivre… Ces deux derniers devraient néanmoins demander un report du processus, compte tenu du climat « délétère » et des multiples grèves en cours qui gênent la constitution des dossiers, selon Théophile Bongoro. Dans l’opposition radicale, les membres du GCAP (Groupe de concertation de acteurs politiques) hésitent entre boycotter et participer pour, disent-ils, « honorer la mémoire de Yaya Dillo en prouvant la fraude massive au reste du monde ».
En plus des conditions administratives, comme être Tchadien de parents tchadiens, avoir 35 ans, pas de casier judiciaire et un certificat médical, les candidats doivent réunir une caution de 10 millions de FCFA, remboursable s’ils obtiennent 10 % des suffrages.