Le pasteur et leader politique congolais Joseph Mukungubila, qui vit en exil depuis dix ans, est rentré dans son pays d’origine, la République Démocratique du Congo. Il avait fui le pays après avoir été accusé de tentative de coup d’État contre l’ancien président Joseph Kabila en 2013.
Après avoir passé dix ans en exil en Afrique du Sud, Joseph Mukungubila a fait son retour en République Démocratique du Congo le dimanche. Politicien et pasteur, il était un critique virulent du régime de l’ancien président Joseph Kabila (2001-2019). Il avait fui vers Johannesburg après avoir été condamné à mort en 2015 pour des attaques perpétrées en 2013, qualifiées par les autorités de “tentative de coup d’État”. Des centaines de personnes, dont ses partisans, ont été tuées lors de ces événements. Aujourd’hui, les autorités appellent à tourner la page sur cette période troublée.
Vêtu d’un costume bleu sans cravate et portant une toque de chef traditionnel, Joseph Mukungubila est revenu en descendant de l’avion. Il attribue son retour à un homme, le président Félix Tshisekedi, et considère la suspension de sa condamnation et de celle de ses fidèles en octobre dernier comme une réparation d’une injustice.
En 2013, des partisans ont mené des attaques coordonnées à travers plusieurs villes en utilisant des moyens limités pour prendre le contrôle de sites stratégiques à Kinshasa. Cependant, selon un membre du groupe, leur chef a admis que l’information sur laquelle ils se sont basés était fausse et qu’ils s’étaient mal informés. Il a également déclaré que l’État congolais s’était excusé pour avoir condamné à tort les membres du groupe et qu’il était déterminé à continuer de servir son pays malgré tout.
Le prédicateur déclare qu’il a tourné la page et pardonné à tous ceux qui l’ont persécuté dans le domaine politique ou religieux.
Selon les informations de son entourage, il est rentré à Kinshasa avec une de ses épouses tandis que l’autre et ses enfants sont restés en Afrique du Sud, en butte aux difficultés administratives. Sa résidence à Johannesburg avait été la cible d’une attaque en avril dernier.
D’après son cercle proche, le pasteur a encore plusieurs défis à relever. Ses avoirs bancaires restent toujours gelés en Afrique du Sud et il doit entreprendre des démarches pour récupérer ses biens immobiliers actuellement occupés par les forces de sécurité dans diverses villes congolaises.