A Lualaba, dans le sud de la République démocratique du Congo (RDC), un accident de train a fait au moins 61 morts et 52 blessés. Une tragédie dont personne ne veut assumer la responsabilité.
Chaque année, les accidents ferroviaires en République démocratique du Congo (RDC) emportent des dizaines de vies. Dans la nuit de jeudi à vendredi, un déraillement de train à Kolwezi, dans la province de Lualaba, poco x3 pro prix tunisie a provoqué un drame. « Le bilan est de 61 morts, hommes, femmes et enfants. Ainsi que 52 blessés qui ont été évacués », a déclaré samedi Marc Manyonga Ndambo, directeur des infrastructures de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC).
Il s’agissait d’un train de 15 wagons, dont 12 étaient vides. Il se dirigeait de Luen vers la ville minière de Tenke, proche de Kolwezi, le chef-lieu de Lualaba dans le sud de la RDC. Le responsable de la SNCC a, malgré le drame, tenu à préciser que les centaines de passagers étaient « clandestins ».
« Certains des corps étaient encore piégés dans les wagons qui étaient tombés dans les ravins », a ajouté Manyonga.
Si le responsable de la compagnie ferroviaire a précisé l’heure de l’accident et assuré que 7 des 15 wagons étaient tombés dans les ravins, il n’a jamais précisé les raisons du déraillement. « Mon équipe travaille dur pour dégager la piste avant lundi », s’est-il contenté de préciser.
Dans la journée de samedi, sept corps ont été retrouvés par les familles, « 53 autres sont toujours sur les lieux de l’accident », affirme Jean-Serge Lumu, un responsable provincial de Kolwezi.
Ces trains qui déraillent en RDC
Pourquoi le train de marchandises transportait-il des voyageurs ? C’est l’une des questions qui se pose après ce drame.
En raison du manque de trains de voyageurs et de routes praticables, nombreux sont les passagers à prendre les trains de marchandises. Les gens utilisent les trains de marchandise de ce tronçon congolais du chemin de fer de Benguela (CFB) afin de se déplacer dans le sud de la RDC.
Le même chemin de fer a connu un autre déraillement de train meurtrier en 2019. A l’époque, 24 personnes étaient mortes. En octobre 2021 également, 9 personnes sont mortes à Mutshatsha, un peu plus à l’ouest.
La maintenance des trains, dont certains datent du début du 20e siècle, coûte plus d’argent que l’installation d’une infrastructure adaptée à la région. A Lualaba, la remise en marche des chemins de fer est surtout due à la présence, dans la province, de la mine de Tenke Fungurume, la plus grande mine de cuivre et de cobalt de la RDC et du monde.
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— 🇨🇩✌🏾« Papa avait dit le peuple d’abord »✌🏾🇨🇩 (@kinshasaweb) March 9, 2022
L’entrepreneur chinois ou la SNCC, à qui la faute ?
Le chemin ferroviaire de Lualaba fait partie du second plus grand réseau de chemins de fer du monde, le CFB, qui relie l’Afrique du Sud, l’Angola et la Tanzanie en passant par la RDC et la Zambie.
Le tronçon congolais, lui, est le seul qui n’est pas contrôlé par la société privée Caminho de ferro de Benguela (CFB SARL). L’échec de la concession dans les années 1990, et sa reprise par la SNCC, impute en effet la responsabilité de la maintenance du chemin de fer à la compagnie nationale.
La dernière réhabilitation des rails du CFB a eu lieu entre 2006 et 2018, par la société chinoise BTP China Railway 20th Bureau Group (CR20). L’entrepreneur chinois devait également mettre en place plus de trains pour les voyageurs. Mais depuis le voyage inaugural entre Benguela en Angola et Dar es Salam en Tanzanie, où sont passés les trains de voyageurs ?
La réhabilitation du CFB, après la fin de la guerre civile congolaise, constitue le deuxième plus grand chantier d’infrastructure de la Chine en Afrique après le Tazara (Tanzanie – Zambie). Le contrat liant CR20 et la SNCC manquant de transparence, il est difficile de dire qui est exactement le responsable de l’intégrité de ces chemins de fer.
Toutefois, les déclarations des responsables locaux montrent que chacun se rejette aujourd’hui la faute.