Ce mercredi, la justice du Burkina Faso a condamné à la prison à vie l’ancien président Blaise Compaoré, accusé d’être l’un des commanditaires du meurtre de Thomas Sankara.
Après le coup d’Etat au Burkina Faso, avec la reprise du procès des responsables du meurtre de Thomas Sankara, le parquet avait, en février, requis trente ans de prison contre l’ancien président Blaise Compaoré. Et la sentence vient de tomber : l’ex-président du Burkina Faso a été condamné à la prison à vie.
Pour rappel, le procès de l’assassinat de l’ancien président Thomas Sankara avait dû être brièvement interrompu après le coup d’Etat au Burkina Faso. Mais il avait fini par reprendre le 2 février. Avec, pour les jurés, la ferme intention d’aller vite. Il n’avait fallu qu’une semaine pour que le procureur formule ses recommandations à la Cour militaire. Il avait alors requis trente ans de prison ferme pour l’ancien président burkinabé et pour son commandant de garde Hyacinthe Kafando. Les deux hommes sont actuellement exilés en Côte d’Ivoire.
Compaoré toujours exilé en Côte d’Ivoire
Mais un emprisonnement à vie ne devrait pas changer la vie de Compaoré : protégé par la présidence ivoirienne, l’ex-chef de l’Etat pourrait éviter de passer par la case prison, à moins d’un intense lobbying de la part de Ouagadougou. La peine par contumace, si elle devait être appliquée, sera sans aucun doute un des prochains sujets de discussions entre les militaires au pouvoir au Burkina Faso et Alassane Ouattara.
Malgré la décision de justice qui devrait soulager les familles de Sankara et des douze autres assassinés du 15 octobre 1987, la colère est toujours de mise. D’une part parce qu’aucun des accusés n’a, jusqu’à maintenant, avoué s’est crimes. Aucune repentance non plus, à ce jour. D’autre part, l’exil de plusieurs accusés montre que la condamnation ne sera que symbolique.
« Nous ne voulons pas une vengeance, nous demandons simplement justice », indiquait Prosper Farama, l’avocat de la famille Sankara, début février.
La sentence prononcée par la justice devrait donc être un premier pas pour la famille Sankara, pour poursuivre son deuil, près de trente-cinq ans après les faits.