A un an du terme de son deuxième mandat, le président du Nigéria Muhammadu Buhari a effectué un premier bilan. Il assure ne pas vouloir penser à l’élection de 2023, à laquelle il ne se présentera pas.
Il se retirera bien à la fin de son second mandat en 2023. Le président nigérian Muhammadu Buhari a réitéré son intention de ne pas briguer de troisième mandat. Lors d’une interview sur ChannelsTV, le chef de l’Etat s’est prononcé sur l’élection présidentielle qui devrait se dérouler en février 2023. Et forcément, la question de la succession de Buhari se pose donc : 2023 sera-t-elle l’année de Yemi Osinbajo, le vice-président ?
Si, en coulisse, le parti présidentiel prépare l’après-Buhari, le chef de l’Etat refuse de désigner son dauphin : « Je n’ai pas de favori pour 2023 dans mon parti. Je ne le ferai pas car il sera éliminé avant que je le mentionne », assure Muhammadu Buhari.
Presque avec désinvolture, il indique même : « 2023 n’est pas mon problème. Je me moque de qui me succède. Laissez la personne venir, qui qu’elle soit ». Une façon d’avoir les mains libres pour les treize mois à venir. Car les chantiers de Buhari sont énormes, avant qu’il ne laisse le pouvoir.
Interrogé sur ce qu’il veut laisser comme héritage, Muhammadu Buhari explique qu’il veut mettre fin à la corruption : « L’héritage que je compte laisser, c’est de m’assurer que nous nous conduisons avec intégrité. Ce qui signifie que nous arrêtions tous les vols autant que le système peut le permettre. Nous arrêterons le détournement. Et pour les Nigérians, c’est très important ». Mais le temps semble compté.
Une dernière année de travail
Muhammadu Buhari veut surtout s’assurer de quitter le pouvoir sans être privé de sa liberté. Les exemples de l’ancien président mauritanien, actuellement en détention, ou d’autres chefs d’Etat empêtrés dans des affaires judiciaires inquiètent Buhari qui prévient qu’il ne veut pas « venir témoigner devant un tribunal ».
Et cela passe donc par une dernière année de travail acharné. L’une des prochaines mesures du président nigérian devrait être la promulgation du projet de loi électorale, qui prévoit un nouveau mode de désignation des candidat, par primaire ou consensus. « Oui, je vais signer. (…) Vous ne pouvez pas dicter quoi faire aux gens et dire que vous être une démocratie. Donnez-leur d’autres options afin qu’ils puissent faire un choix », résume Buhari.
Lors de cette interview fleuve, Muhammadu Buhari est également revenu sur les dossiers importants du moment. Le président assure avoir affaibli Boko Haram dans son pays. Il affirme également avoir redressé l’économie nationale depuis son arrivée au pouvoir en 2015. Concernant les aides chinoises, Buhari indique que « les Chinois sont les bienvenus. Quiconque est prêt à venir nous aider, ainsi que notre infrastructure, à construire les routes, le rail et l’électricité sera le bienvenu ». Enfin, le président nigérian a affirmé vouloir miser, lors de sa dernière année à la tête de l’Etat, sur l’éducation.