Quatre jours après l’investiture du nouveau président du Mali, Assimi Goïta, suivie de la nomination de Choguel Maïga en tant que Premier ministre, la composition du gouvernement a déjà été établie.
Ce lundi 7 juin, le Colonel Assimi Goïta a prêté serment en tant que président du Mali. Peu de temps après, il a nommé, sans surprises, le chef du M5-RFP, Choguel Maïga, en tant que Premier ministre. Ce dernier a tenu un rassemblement populaire le lendemain. Pendant lequel il a promis qu’un nouveau gouvernement sera nommé avant dimanche. En effet, Le Journal de l’Afrique a reçu une copie du décret de nomination des membres du nouveau gouvernement. Entre nominations attendues, et certaines surprises, Choguel Maïga a tenu parole.
[Document] Nouveau gouvernement Mali
Cependant, le nouveau président malien, Assimi Goïta, n’a pas manqué à sa promesse. Le nouveau gouvernement est inclusif. Les militaires se sont contentés de quatre portefeuilles ministériels. Puis, le M5-RFP représente une majorité des mouvements politiques du pays. Ensuite, la Coordination des sympathisants de Mahmoud Dicko (CMAS) a choisi deux ministres. Enfin, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) marque sa première entrée dans le gouvernement malien.
Donc, il s’agit effectivement d’une formation politique. Toutefois, dans les postes vitaux, des technocrates de calibre ont été nommés. A l’instar du nouveau ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop. Le diplomate avait occupé le poste d’ambassadeur du Mali aux Etats-Unis. Il a été chargé de l’accord de réconciliation malienne en 2014. Ainsi que ministre des Affaires Etrangères dans le gouvernement de Modibo Keïta, entre 2014 et 2017.
Le président Assimi GOITA s'engage à réduire les dépenses de l'état en renonçant aux 2/3 de son salaire à son investiture tout de suite au CICB pic.twitter.com/FoewGNM5qb
— Hamidou SAMPY (@hsampy) June 7, 2021
Un gouvernement jeune et inclusif, au nombre restreint
Le nouveau gouvernement contient aussi six femmes ministres, on est donc loin de la « dérive islamiste » dont parlait le président français, Emmanuel Macron. Un profil très intéressant est celui du ministre de la Justice. Mahamadou Kassogue est connu des temps où il était procureur. A Bamako, il avait cultivé une image de magistrat incorruptible. Durant le mandat du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), il a fait arrêter plusieurs hauts employés de l’Etat. Sa campagne contre la corruption lui avait valu une popularité extraordinaire en 2013.
Comme l’avait promis Assimi Goïta, le nouveau gouvernement malien contient plusieurs personnalités jeunes. Certains ministres sont trentenaires, comme le président malien. De quoi, sans doute, nourrir les espoirs des Maliens pour une classe politique dynamique. Le président avait déclaré il y a quelques jours : « Je suis jeune, mais si j’échoue, c’est le Mali qui échoue ». Avant de rajouter : « Notre population est aussi jeune, elle veut le changement », a-t-il dit.
On pourrait aussi relever la réintégration du Colonel Sadio Camara comme ministre de la Défense. Son remplacement avait été un des points de divergence entre Assimi Goïta et l’ancien président de la transition Bah N’Daw. Sadio Camara a aussi été à l’origine de la reprise des pourparlers entre l’Etat et le CMA pendant les mois passés. C’est aussi un ancien compagnon du président, et une figure inspirant le respect au sein de l’armée.
Ainsi donc, le gouvernement malien a été formé à une vitesse phénoménale. Les instances internationales en seraient-elles satisfaites ? Cela dépendra de plusieurs facteurs. Le premier, sans doute, serait la réaction de la CEDEAO. Toutefois, le président en exercice de la communauté économique, Nana Akufo-Addo, avait promis d’accompagner la transition malienne. Une nouvelle délégation avait visité Bamako mardi, sous la tutelle de l’ancien préisdent nigérian Goodluck Jonathan.