En déplacement depuis le 1er novembre, le président du Liberia George Weah gère les affaires de son pays à distance depuis… la Coupe du monde au Qatar.
On le voit régulièrement dans les travées du stade Pierre Mauroy de Lille, pour encourager l’équipe du LOSC où évolue son fils Timothy. Difficile d’oublier que George Weah, avant de devenir président du Liberia, était un grand footballeur. Le chef de l’État a en effet évolué au Paris Saint-Germain, à Monaco ou encore à l’AC Milan. Il a surtout été le premier Ballon d’Or africain.
Oui mais voilà. Du côté du Liberia, l’absence de Weah qui assiste à plusieurs matches de son fils, qui détient la nationalité américaine, inquiète. Comment un président peut-il passer du temps dans les stades d’un pays qui n’est pas le sien quand la situation économique est catastrophique ? « Nous vivons aujourd’hui dans un monde en proie au chaos et à des crises insurmontables qui menacent le cœur même de l’ordre international », déclarait, au début du mois de novembre, le chef de l’État libérien.
George Weah, actuellement la présidence du Libéria c’est pas sa priorité. Ça fait 10 jours qu’il est en télétravail depuis Doha pour voir les matchs de son fils.
— Mansour Loum⭐ (@Mansour_Loum) November 30, 2022
Au Liberia, l’annonce du calendrier du président a fait polémique : la présidence a annoncé des déplacements à l’étranger pour une quarantaine de jours. Les mauvaises langues diront que George Weah a adapté son agenda à la Coupe du monde de son fils, qui compte encourager le plus longtemps possible. Les soutiens du Libérien rappelleront, eux, que ce dernier est l’invité d’honneur de la Fédération internationale de football (Fifa).
La vice-présidente et le ministre de la Justice aux manettes
Et cela n’a pas grand-chose à voir avec le président ghanéen Nana Akufo-Addo, venu soutenir sa sélection. Ou avec Macky Sall, au Qatar pour apporter un message de soutien aux Lions de la Terenga. Car le Liberia n’est pas qualifié pour la Coupe du monde et son fils Timothy a préféré jouer pour les États-Unis que pour le Liberia.
L’absence de Weah au pays fait beaucoup jaser, notamment parce que ses déplacements coûtent cher. Depuis le 1er novembre, le président a quitté son pays. Mais avant de suivre la Coupe du monde, il a d’abord été l’invité d’honneur de la 14e édition du Forum MEDays. Après neuf jours au Qatar, Weah devrait participer au Forum international Peace and Sports de Monaco, puis au sommet États-Unis-Afrique à Washington.
Dans les faits, donc, George Weah a simplement profité de sa « série de rencontres bilatérales et multilatérales avec des homologues et dirigeants d’entreprises » prévues en novembre et décembre pour prendre du bon temps au Qatar. En attendant, c’est le ministre de la Justice, Frank Musa Dean, qui gère les affaires courantes, ainsi que la vice-présidente Jewel Howard-Taylor. Dans l’entourage du chef de l’État, on assure que Weah travaille au téléphone avec ses collaborateurs.