Selon un communiqué relayé par les médias du Burkina Faso, le gouvernement aurait laissé un mois aux troupes françaises de l’opération Sabre pour quitter Ouagadougou.
Selon le journal burkinabè Le Pays, c’est désormais une « vague anticolonialiste », débutée au Mali, qui « semble avoir fait des émules au Burkina Faso voisin ». Le retrait des forces de Barkhane avait été au centre des nombreuses discussions entre Paris et Bamako, l’année dernière. Dès son arrivée au pouvoir au Burkina Faso, le capitaine Ibrahima Traoré avait évoqué la possibilité, pour son pays, de s’orienter vers « d’autres partenaires » capables d’aider efficacement le Burkina dans la lutte contre le terrorisme. Une façon, déjà à l’époque, de bouter hors de ses frontières la France ?
C’est en tout cas ce qui est en train de se dessiner. Car, selon un communiqué publié par les médias du Burkina Faso, la force Sabre devrait quitter Ouagadougou dans un mois tout au plus. Installé à proximité de la capitale du Burkina, le poste de commandement de l’opération Sabre compte entre 350 et 400 soldats.
Après la diffusion de ce communiqué relayé par les médias, le capitaine Traoré est resté silencieux. L’ultimatum semble cependant bien émaner du nouveau gouvernement. Et le mois qui arrive pourrait, comme entre le Mali et la France, donner lieu à de nombreuses saillies de part et d’autre.
Une porte ouverte à la Russie ?
Mais le régime burkinabè de transition sait cependant qu’il lui était difficile de faire autrement : si l’opération Sabre compte plusieurs victoires contre le terrorisme à son actif, la situation sécuritaire sur place est défaillante et les populations locales restent, lorsqu’elles sortent dans la rue, opposées à une présence française sur place. Les dernières manifestations d’opposition à la France remontent à seulement quelques jours.
Reste désormais à savoir si ce futur retrait des soldats français sonnera le début d’une longue coopération entre Ouagadougou et Moscou. Le Premier ministre burkinabè s’est récemment rendu en Russie et le président ghanéen a assuré que les paramilitaires de Wagner étaient déjà déployés au Burkina.
Dimanche, le président français Emmanuel Macron s’est exprimé sur le sujet. Le chef de l’Etat semble attendre un signe de la part du capitaine Traoré. « J’attends que le président de Transition, Traoré, puisse s’exprimer, parce que j’ai compris que les messages qui étaient sortis à ce stade relevaient d’une grande confusion, celui-ci étant en déplacement hors de la capitale », a-t-il indiqué, assurant « garder beaucoup de prudence ».
Emmanuel Macron attend donc « des clarifications de la part de M. Traoré sur ce sujet » et estime être en droit de penser que ses « amis russes » soient à l’origine d’une opération de « manipulation ».