Le chantier de la route qui reliera la RDC et la Zambie a pris du retard, au grand dam du président Félix Tshisekedi. A l’origine du retard, un désaccord sur les droits de péage.
En mai dernier, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, coupait le ruban du nouveau pont Kazungula, qui s’étend sur un kilomètre entre la Zambie et le Botswana. Un nouvel axe de communication censé favoriser les échanges économiques entre les deux pays. Félix Tshisekedi ne savait peut-être pas, à l’époque, que « sa » route entre Kasomeno, en RDC, et Mwenda, en Zambie, allait être un véritable fiasco : le même mois, la cérémonie de pose de la première pierre devait avoir lieu, en présence des chefs d’Etats congolais et zambien. Celle-ci a tout bonnement été annulée.
Le projet de route transfrontalière à péage Kasomeno-Mwenda est dans les tuyaux depuis plusieurs années. Fin 2019, la RDC annonçait son lancement, dont le coût des travaux allait s’élever à 473 millions de dollars — financés par un partenariat public-privé (PPP) — et le chantier allait prendre trois ans. Mais il faudra certainement attendre un peu plus longtemps pour voir cette voie de 277 kilomètres accueillir des transporteurs et ainsi décongestionner le poste-frontière de Kasumbalesa.
La Zambie dans les temps, la RDC en retard
Du côté zambien, le chantier a pourtant bien avancé. Et si, en février dernier, le vice-Premier ministre et ministre des Infrastructures et Travaux Publics, Willy Ngoopos Sunzhel, vantait l’avancée des travaux côté congolais, le retard accumulé par Kinshasa est énorme. La faute notamment à des mésententes de taille entre les autorités du pays et les promoteurs du projet qui, indique Africa Intelligence, ne parviennent pas à s’entendre sur la répartition des recettes des péages.
De quoi provoquer l’agacement du président congolais. Félix Tshisekedi s’est entretenu, le 24 avril dernier, avec Edgar Lungu, le chef d’Etat zambien. Les deux présidents ont réitéré leur intérêt pour les projets d’infrastructures communes entre les deux pays.
Mais pour Tshisekedi, l’entretien a donné lieu à un coup de colère. Car le chantier, s’il prend du retard, est d’une importance capitale pour la RDC et la Zambie. Pour le président zambien, cette route représente un enjeu électoral de taille : en août, la Zambien organisera son scrutin présidentiel et ce chantier est donc primordial pour étayer le bilan d’Edgar Lungu.
La route transfrontalière doit permettre de décongestionner la route actuelle qui relie Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, et le port de Dar es-Salaam en Tanzanie. Notamment pour le transport de matières premières minières.