Ce mardi, le Maroc s’est qualifié en quarts de finale de la Coupe du monde après une victoire aux tirs au but contre l’Espagne. Historique !
Il s’agit de la première victoire d’un pays arabe en huitième de finale d’une Coupe du monde. Après la Tunisie qui, en 1978 lors du Mondial argentin, avait été la première équipe africaine à remporter un match de Coupe du monde — victoire 3 à 1 contre le Mexique —, le Maroc est, pour cette édition, le dernier pays porteur d’espoirs pour le continent. Hier, les Lions de l’Atlas ont fait match nul contre les Espagnols, qu’ils ont battus aux tirs au but. Direction les quarts de finale : le Maroc rencontrera le Portugal, en espérant un exploit contre les coéquipiers de Ronaldo.
Si les Lions de l’Atlas ont décidément une ligne d’attaque très séduisante, ils peuvent remercier leur gardien Yassine Bounou. Le portier marocain a en effet provoqué trois échecs espagnols pendant la séance de tirs au but. Le défenseur du Paris Saint-Germain Achraf Hakimi a, par une panenka, offert la victoire au Maroc avant de célébrer comme il se doit l’exploit. Tout un symbole : le joueur, passé par l’Inter Milan, est né et a grandi dans la banlieue de Madrid.
Une légion étrangère très forte
C’est d’ailleurs ce qui caractérise l’équipe marocaine : 14 des 26 joueurs de la sélection chérifienne sont nés à l’étranger. Depuis le sélectionneur de l’équipe, Walid Regragui, né à Paris, à Bounou, né au Canada, en passant par Bouffal, Zyech, Saiss, Mazraoui ou encore Amrabat, les Lions de l’Atlas peuvent compter sur les Marocains de l’étranger. « Les Marocains apprécient le fait que beaucoup de ces footballeurs aient choisi de jouer pour leur pays d’origine alors qu’ils avaient la possibilité de jouer pour une sélection européenne », assure Fatima-Ezzahra Hayad, spécialiste en marketing, à Middle East Eye qui assure que « les joueurs aiment le pays et contribuent à son succès ».
Cette victoire historique est également celle d’un sélectionneur qui a dû reprendre au pied levé une équipe habituée à évoluer sous les ordres de Vahid Halilhodžić. En août 2019, le Bosnien avait pris les commandes de l’équipe nationale, succédant à Hervé Renard, avant d’être évincé en août dernier après un bras de fer avec le tout-puissant patron de la fédération royale marocaine de football (FRFM), Fouzi Lekjaa.
Dans un timing assez douteux, l’ancien sélectionneur des Lions de l’Atlas s’est laissé allé à quelques confidences, assurant avoir « honte » de ne pas être au Qatar. « J’ai renouvelé 80 % de l’équipe. (…) Ce qui fait la crédibilité d’un entraîneur, ce sont les résultats. Et jamais l’équipe du Maroc n’en a obtenu de meilleurs qu’avec moi en éliminatoires de Coupe du monde », assure l’ancien coach du PSG et de Lille.
Le pari gagnant de Regragui
Les Marocains de l’étranger ont d’ailleurs été au cœur de la brouille entre Lekjaa et Halilhodžić. Ce dernier désirait s’appuyer sur des joueurs évoluant dans le championnat marocain. Lekjaa, lui, désirait plus de stars dans sa sélection. « Ce que je n’ai pas apprécié, ce sont des campagnes de dénigrement, pour créer de l’animosité entre supporters des différents clubs, entre locaux et Marocains de l’étranger, qu’on empêcherait les locaux de jouer pour leur pays, explique l’ancien entraîneur du Maroc. Cette pression de la fédération durait depuis longtemps déjà. Ils voulaient que je prenne 3-4 joueurs, alors que l’équipe avait obtenu des résultats sans eux ».
Regragui aurait donc notamment été pris pour sa flexibilité. Il a exaucé le vœu de Lekjaa de prendre des joueurs nés à l’étranger ou évoluer dans d’autres championnats. Une méthode qui aura réussi aux Lions de l’Atlas : si Halilhodžić a eu des résultats exceptionnels lors des éliminatoires, force est de constater que l’équipe de Regragui a réalisé un exploit de taille en devenant la première sélection arabe à se hisser en quarts de finale d’une Coupe du monde.
Au niveau international, l’image du Maroc rayonne : dans les rues des villes du royaume, le peuple a célébré comme il se doit la victoire contre l’Espagne. Dans toute l’Europe également : de Paris à Bruxelles, les supporters des Lions de l’Atlas sont sortis dans la rue. Au programme, des feux d’artifice, des chants mais aussi quelques débordements.
Les rues de Casablanca après la qualification historique du Maroc 🤯#FIFAWorldCup | #MAR pic.twitter.com/rUyFDDkV5k
— Vibes Foot (@VibesFoot) December 6, 2022