Alors que la CAF critique l’avancée des travaux des stades camerounais pour la CAN, Yaoundé assure que tout sera prêt le 9 janvier 2022.
C’est une lettre de quatre pages qui ressemble à une déclaration de guerre. Alors que la Confédération africaine de football (CAF) remet en doute la tenue de la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN), qui doit débuter le 9 janvier prochain, le ministère camerounais des Sports et de l’Education physique a répondu dans une longue missive aux autorités du football continental.
En jeu, une guerre de communication sur la construction du grand stade de Yaoundé. Voilà quatre ans que celle-ci a débuté. L’enceinte doit accueillir le match d’ouverture de la CAN entre le Cameroun et le Burkina Faso. Si une fête est prévue, elle doit certainement également avoir lieu dans ce stade.
Or, lors de son assemblée générale au Caire, la CAF s’est inquiétée du retard pris par les autorités camerounaises.
Quand je vous disais que la CAF et la FIFA avaient de sérieux doutes sur la capacité du Cameroun à organiser la CAN en janvier… https://t.co/aNO0Wtdevf
— Romain Molina (@Romain_Molina) November 24, 2021
Lobbying marocain
Le 17 novembre novembre dernier, le secrétaire général de la CAF, Verone Mosengo-Omba, avait émis dans un courrier ses « sérieuses inquiétudes concernant l’organisation du tournoi » au Cameroun. En cause, le stade d’Olembe, donc. Mais pas seulement. La CAF craint en effet la résurgence du coronavirus dans ce pays et déplore le manque de moyens mis dans la lutte contre le virus par le régime Biya.
Face à ces problèmes, la CAF a lancé un ultimatum au Cameroun : « S’agissant du stade d’Olembe, sachez que si tout n’est pas réglé d’ici au 30 novembre 2021, le match d’ouverture aura lieu ailleurs », indique l’institution. Or, depuis le début des travaux de construction des infrastructures qui serviront à accueillir la compétition, de nombreux problèmes de corruption ont été dénoncés. Si bien que le Maroc se verrait bien chiper, au dernier moment, l’organisation de la compétition.
Jointe au téléphone, la présidence est aux abonnés absents. Mais un proche du palais indique au Journal de l’Afrique que les autorités camerounaises sont sereines. « Que ceux qui doutent de l’organisation viennent assister à la CAN, et ils verront ! », nous explique-t-on. En coulisse, on se plaint de la guerre de communication qui donne une image erronée de la situation sur place et on dénonce « un lobbying marocain perpétuel ». « Cela fait des années que le royaume lance des opérations pour tenter de récupérer la CAN », conclut-on.
Le Cameroun sûr de lui
Alors encore président de la CAF, l’allié du Maroc, Ahmad Ahmad, avait participé à une opération de destruction de l’image camerounaise : « Même avec quatre équipes, le Cameroun ne pourrait pas organiser la CAN », avait-il dit.
Dans sa lettre, le ministère camerounais des Sports a réagi avec virulence : « Nous tenons à signaler qu’en aucun cas, l’hypothèse de la délocalisation de la cérémonie d’ouverture n’est envisagée, et ne peut être acceptée par le gouvernement camerounais. Celui-ci ayant pris toutes les dispositions utiles et nécessaires, sur très hautes instructions de Monsieur le Président de la République, pour que ce stade, qui a déjà accueilli son premier match le 3 septembre dernier, soit dans un état complet de disponibilité et de fonctionnalité en vue de l’organisation de la CAN ».
D’ici au 9 janvier prochain, nul doute que le ping-pong verbal entre la CAF et le Cameroun se poursuivra. Mais à un mois et demi du début de la compétition, difficile d’envisager une délocalisation.