Dans un mois, les présidents de fédérations voteront pour le nouveau patron de la CAF. La FIFA mise sur deux candidats, qui pourraient lui permettre de conserver son influence sur l’instance africaine.
A moins d’un mois de l’élection qui désignera le président de la Confédération africaine de football (CAF), l’indécision est de mise. Concernant le sort réservés à Ahmad Ahmad tout d’abord. La FIFA, qui a longtemps soutenu le président de la CAF, doit en effet décider si le Malgache sera ou non éligible le 12 mars prochain, à la demande du comité exécutif de la CAF. L’ancien ministre malgache espère également une issue favorable de la part du Tribunal administratif du sport (TAS), qui se prononcera le 2 mars. Mais d’ici là, il pourrait bien être lâché par Infantino.
Infantino à la manœuvre
Car l’Italo-Suisse a jeté son dévolu sur deux autres candidats. Au journal Le Monde, un président de fédération ouest-africaine explique que, « avec Motsepe ou Yahya à la tête de la CAF, la FIFA exercerait sans aucun doute une emprise plus forte ». La raison est simple, poursuit le dirigeant : Motsepe, homme d’affaires et président de club, « ne pourrait pas consacrer 100 % de son temps à l’instance, ce qui favoriserait l’influence d’Infantino ». Quant au Mauritanien Ahmed Yahya, il ne fait aucun doute qu’il servirait les intérêts de la FIFA.
Une aubaine pour l’Ivoirien Jacques Anouma et le Sénégalais Augustin Senghor. Les deux hommes, reconnus pour leur travail dans leurs pays respectifs, semblent être les deux candidats qui pourraient libérer la CAF de la tutelle de la FIFA. Mais il faudrait, pour ce faire, que l’un d’eux sorte vainqueur du scrutin du 12 mars. Et là, rien n’est gagné. Comme l’affirme le président de fédération, « il faut s’attendre à des manœuvres (de la part de la FIFA), comme celle consistant à tenter d’orienter les votes grâce à des promesses de subventions pour des programmes de développement ».
OPA ou libération ?
Autrement dit, Infantino promettra de débloquer des fonds pour des réalisations de projets dans différents pays. Utile en cette période de disette marquée par une pandémie qui a fait du mal aux portefeuilles des fédérations nationales. Surtout, le président italo-suisse de la FIFA connaît la méthode : il l’avait déjà employée en 2017 pour faire élire Ahmad Ahmad et éloigner Issa Hayatou de la CAF. Infantino avait alors peu goûté au choix de l’ex-président de la CAF, qui ne lui avait pas donné sa voix lors de l’élection de la présidence de la FIFA.
Quoi qu’il en soit, le scrutin du 12 mars sera celui de la libération de la CAF en cas d’élection de Senghor ou d’Anouma. Si le choix des fédérations se porte sur Yahya ou Motsepe, nul doute que les propositions d’Infantino trouveront un écho au sein de la Confédération africaine de football, comme celle d’une CAN tous les quatre ans.
Et cela, le candidat sénégalais n’en veut pas. Pour lui, la CAF et la FIFA « sont condamnées à travailler ensemble ». Mais, continue Senghor, « la FIFA a besoin d’une CAF forte ». Pour les observateurs, pour éviter « l’OPA qui la menace », la CAF doit faire le bon choix. Celui de l’indépendance.