A cause de la menace terroriste qui sévit au Mozambique, les dirigeants de l’Afrique australe ont décidé de se réunir. Ce sommet serait prévu en vue de discuter la possibilité de déployer 3000 soldats à Cabo Delgado.
La présidence sud-africaine a annoncé ce mercredi une réunion de haut niveau de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Ce sommet devait se tenir en avril, mais a été reporté en raison de conflits d’horaire. Les chefs d’Etats de l’Afrique australe discuteront les violences qui ravagent le Nord du Mozambique.
Envoyer plus de soldats au Mozambique, la fausse bonne idée ?
La réunion délibérerait aussi de la possibilité que la SADC déploie 3000 soldats pour combattre les insurgés des Forces Démocratiques Alliées (ADF). La violence s’est intensifiée dans la région de Cabo Delgado, riche en gaz, depuis 2017.
Les terroristes du groupe al-Shabaab, affilié à l’Etat Islamique, avaient lancé des attaques coordonnées contre la ville côtière de Palma le 24 mars. Ils ont saccagé les bâtiments et assassiné beaucoup de civils. Cette attaque a été imputée aux ADF. Et il semblerait bien que ces derniers soient la cible de l’offensive de la SADC.
Une guerre entre les armées congolaise, ougandaise et les ADF se déroule actuellement dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Où les armées nationales veulent liquider les combattants des ADF. Le Mouvement est d’origine ougandaise. Il a été un parti politique jusqu’à sa conversion en milice. Les ADF attaquent principalement les installations des majors occidentales comme Exxon et Total.
Tout le monde en veut une part
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa conduira la délégation de son pays aux pourparlers. La présidence de l’Afrique du Sud a déclaré : « La double troïka extraordinaire de la SADC discutera du terrorisme qui a englouti la province de Cabo Delgado au Mozambique ».
Selon les Nations-Unies et plusieurs ONG, plus de 700 000 personnes ont fui leurs maisons dans la région mozambicaine. Le président Filipe Nyusi avait lancé un appel à l’aide à l’Union Européenne (UE) et aux Etats-Unis. Le chef d’Etat mozambicain n’a toutefois jamais ouvertement demandé une intervention militaire africaine.
L’ancienne puissance coloniale du Portugal a déployé une mission de formation militaire. Cette décision a eu lieu quelques jours après le Sommet des ministres de la Défense de l’Union européenne. Lors de ce sommet, le vice-président de la Commission européenne Josep Borell a déclaré que l’Europe se préparait pour envoyer sa propre armée. Selon plusieurs sources médiatiques, l’UE avait 1500 soldats prêts au déploiement. Le 6 mai, l’UE a décidé de tripler ce chiffre.
Du côté américain, des forces spéciales ont dirigé une formation tactique pour les marines mozambicaines. Un deuxième exercice est prévu pour débuter en juillet, selon l’ambassade américaine à Maputo.
Le Sommet de la SADC décidera donc si une intervention militaire de la sous-région serait prévue. A savoir que l’Afrique du Sud a déjà plusieurs de ses ressortissants, paramilitaires, sur le terrain à Cabo Delgado. Le Botswana, l’Afrique du Sud et le Zimbabwe forment la Commission de défense et de sécurité de la SADC. Ce seront donc ces trois pays qui décideront de l’essor du Sommet. Cependant, une question se pose. Si Cabo Delgado n’était pas si riche en gaz, tout ce monde serait-il si enclin à venir à sa rescousse ?