Les académies et centres de formation se multiplient sur le continent africain. La FIFA tente tant bien que mal d’encadrer ces écoles qui fournissent l’Europe en pépites.
Tonnerre Kalara, Diambars ou JMG… Ces noms ne disent pas grand-chose aux Européens. Et pourtant, nombre de stars du ballon rond sont sorties de ces académies de football. L’Afrique est devenue, au fil des ans, un incroyable réservoir à talents, et les clubs professionnels du Vieux-Continent s’en sont rapidement rendu compte. A tel point que nombre d’entre eux ont noué des partenariats avec les académies : l’Olympique de Marseille a par exemple signé un partenariat avec Diambars, l’académie de football au Sénégal. En échange du droit offert au club phocéen d’être prioritaire quant aux choix de deux joueurs issus de cette académie, le club olympien offre ses compétences techniques en matière de formation.
Offrir un avenir aux jeunes footballeurs
D’autres clubs plus prestigieux encore ont également compris l’intérêt de s’investir dans la formation en Afrique. Les uns signent des conventions avec les académies déjà existantes, les autres, à l’instar du Barça, du PSG ou d’Arsenal, lancent leurs propres académies. L’exemple de Diambars fait des émules. Après avoir sorti deux joueurs partis pour Lille, en France — Idrissa Gueye et Pape Souaré —, l’académie continue d’être un hub du recrutement. « Des entraîneurs viennent d’un peu partout en Europe pour voir comment on travaille et superviser des joueurs », explique Jimmy Adjovi-Boco, fondateur de l’association qui affirme avoir « un rôle social et éducatif ».
Car si les académies africaines regorgent de talents, peu d’élus finissent dans de grands clubs européens. Le rôle des formateurs est donc d’offrir un avenir à ces jeunes qui ne feront pas forcément carrière. « Quand ils arrivent à 13 ans à l’institut, il y a certains jeunes qui ne savent ni lire ni écrire. Notre but est de les faire progresser scolairement et qu’ils ressortent à 18 ans avec un avenir, autre que le football s’ils n’arrivent pas à se faire une place dans le milieu », poursuit l’ancien joueur du RC Lens.
La FIFA impose des règles plus strictes aux centres de formation et académies
Pour les autres, ceux qui réussiront, les académies sont un véritable tremplin. Et pour les clubs, une solution à une restriction légale : la FIFA interdit en effet les transferts internationaux de joueurs mineurs. Ces académies fonctionnent donc comme des centres de formation, qui permettent de mettre les footballeurs dans des conditions idéales en attendant leurs 18 ans. Des règles censées mettre fin aux trafics de mineurs : l’ONG Culture Foot Solidaire estimait en 2015 que 15 000 joueurs de moins de 18 ans sont envoyés hors d’Afrique de l’Ouest chaque année.
En attendant, certaines académies continuent leur travail de façon honnête. A Diambars, les éducateurs imposent la sieste et tentent de mettre leurs futures pépites dans de bonnes conditions. Pour aider les centres à vivre, la FIFA a créé une « taxe de solidarité », un pourcentage reversé au club formateur, soumis à des conditions strictes comme l’enregistrement effectif du joueur au sein de son club. Un système qui, explique la FIFA, « permet l’enregistrement de chaque joueur dès son intégration en club et un suivi rigoureux de sa trajectoire ».