Alors que l’Europe débat de la Super League et que la FIFA condamne l’initiative de plusieurs clubs fondateurs de cette compétition, Gianni Infantino rêve d’une Ligue africaine fermée, qui aurait le même format.
En Europe, la Super League fait couler beaucoup d’encre : après l’officialisation du lancement de cette fameuse ligue européenne fermée, la FIFA a réagi en apportant son soutien à l’UEFA et en désapprouvant la décision des douze clubs frondeurs. Un soutien logique, puisque la création d’une telle compétition dissidente serait préjudiciable pour les finances de l’UEFA et pour le spectacle des compétitions européennes actuelles.
Mais la FIFA est-elle vraiment sincère ? Car à quelques milliers de kilomètres de Zurich, une autre Super League pourrait bien voir le jour. Celle-ci voulue par le président de la FIFA, Gianni Infantino, qui n’a jamais caché sa volonté de créer une ligue fermée qui verrait bientôt le jour en Afrique.
L’élection du Sud-Africain Patrice Motsepe à la tête de la Confédération africaine de football (CAF) est d’ailleurs directement liée à cette volonté de la part de la FIFA : contre son soutien sans faille à Infantino, lors de la prochaine élection présidentielle de la FIFA, Motsepe aurait négocié, pour son club, le Mamelodi Sundowns FC, une place dans la très lucrative Ligue africaine prévue à court terme par la FIFA.
Infantino imagine en effet une Ligue des Champions fermée. Lors d’une visite en République démocratique du Congo, Infantino a dessiné les contours d’une Super League africaine. « Il faut prendre les 20 meilleurs clubs d’Afrique et les faire jouer dans une ligue africaine ». Comme en Europe, il est question de gros sous. « Une telle ligue peut engendrer au moins 200 millions de revenus, ce qui la placerait dans le top 10 mondial, du jour au lendemain », assure Infantino.
L’organisation d’une Ligue africaine déjà lancée
La différence avec la fameuse Super League européenne ? Là où l’UEFA perdrait la main, la CAF pourrait, elle, gérer elle-même cette ligue. Si derrière, la volonté est de développer les infrastructures sportives et de tenter de garder au maximum les jeunes talents sur le continent, le concept ne diffère pas de la Super League africaine : la Ligue africaine permettrait à un club très fermé d’équipes de s’enrichir, pendant que le football de plus faible niveau aurait, lui, du mal à survivre.
Tout bénéfice pour des clubs comme le Tout-Puissant Mazembe, l’Espérance de Tunis, le Wydad Casablanca ou encore l’AS VClub et Al Ahly. Toutes ces équipes seraient assurées d’engranger de nombreux gains financiers. Ils seraient également assurés d’avoir des stades compétitifs. Selon Infantino, cela doit en effet permettre de « récolter un milliard de dollars afin que l’on puisse doter chaque pays africain d’un vrai stade de football aux normes FIFA et internationales ».
Alors, pendant qu’Infantino s’offusque de l’initiative de plusieurs grands clubs européens, il avance sûrement sur un projet équivalent en Afrique. Manager du Simba SC, Barbara Gonzales a d’ailleurs assuré que l’organisation de la compétition avait déjà commencé. Et l’arrivée de Motsepe à la présidence de la CAF devrait évidemment accélérer ce processus.