A la suite du récent succès de Jumia et Alibaba, c’est l’incontournable géant du commerce électronique Amazon qui pose ses valises en Afrique. La fameuse entreprise de Jeff Bezos a annoncé qu’elle ouvrirait son premier bureau africain en Afrique du Sud.
L’Afrique était le seul continent où Amazon n’a aucune structure opérationnelle en place. Le géant du e-commerce a déclaré mardi 20 avril qu’il ouvrira son premier bureau en Afrique du Sud. Cette annonce intervient à peine une semaine après que Twitter a choisi le Ghana pour son premier bureau africain.
Amazon a déclaré qu’il allouerait 280 millions de dollars à titre d’investissement initial, prévus pour les infrastructures et l’aménagement. Le complexe prévu à la construction générera plus de 24 000 emplois dont 5 239 directs. Le conglomérat d’e-commerce bâtira ses locaux sur un terrain de 60 000 mètres carrés.
Le projet, vraisemblablement géant, est relativement de petite envergure pour l’entreprise américaine. « Le géant américain du commerce de détail, Amazon, ouvrira une base d’opérations sur le continent africain au Cap », a déclaré la mairie du Cap dans un communiqué. Le développement du projet prendra entre 3 et 5 ans.
Il est clair que cette nouvelle promet de nombreux avantages économiques et sociaux pour l’Afrique du Sud. Elle arrive aussi dans le contexte pandémique qui a touché le pays plus que les autres nations africaines. L’économie sud-africaine n’arrive pas à se redresser. Et la métropole du Cap, particulièrement, est actuellement en mauvaise posture à cause de l’incendie de ce début de semaine.
Pourquoi l’Afrique du Sud à la place du Nigéria ?
Pour cette raison, la question du choix de l’Afrique du Sud soulève une interrogation : Pourquoi Amazon a-t-il outrepassé le Nigéria ? Au niveau de l’attrait d’investissement, ainsi que de la richesse, le Nigéria aurait été un choix évident. Cependant, le manque d’incitations fiscales, la mauvaise gouvernance et la gestion chaotique du change font fuir les grandes enseignes.
En l’occurrence, Amazon sert les habitants de plus de 120 pays, dont 17 pays africains. Toutefois, les achats sur Amazon passaient par les services postaux nationaux ou des partenaires privés en Afrique. Ce qui ne garantissait pas un service client optimal, qui était limité par l’absence de possibilité d’achat en ligne en Afrique. En somme, les Africains devaient se pourvoir de fonds électroniques à l’étranger pour utiliser les services Amazon.
Jusque là, lorsqu’il s’agissait du marché africain, Amazon misait sur le cloud plutôt que sur le commerce. L’entreprise avait déjà hébergé son service Amazon Web Service (AWS) au Cap en 2017. AWS était accessible mondialement depuis les deux centres de données Teraco à Johannesburg. L’outil qui fournissait une connexion réseau dédiée depuis le site Amazon donnait l’accès aux centres de données sud-africains via une connexion privée vers Teraco. L’intranet AWS s’exécutait jusqu’à 10 Gbits/s.
Il est possible donc que la proximité des centres Teraco, ainsi que la stabilité du réseau électrique ont incité Amazon à s’établir en Afrique du Sud. Il est aussi probable que l’insécurité au Nigéria est un facteur prédominant dans la décision.