Un incendie s’est déclaré au parc de la Montagne de la Table au Cap, en Afrique du Sud. Le brasier avait atteint l’Université du Cap vers 10 heures du matin ce dimanche. Et a englouti certains bâtiments du campus, dont la mythique bibliothèque.
Les vigiles urbains du Cap se sont mobilisés aux aurores, ce dimanche 18 avril, afin de faire face à l’incendie le plus important que la ville a affronté depuis des décennies. A l’origine du feu, des arbustes secs qui se sont enflammés au sommet de la Montagne de la Table, à côté du Rhodes Memorial. L’incendie a été signalé par les étudiants de l’Université du Cap (UCT), qui se sont empressés de quitter les dortoirs sur le campus afin d’échapper à la catastrophe.
Toutefois, avant que les 4 hélicoptères et les 230 pompiers viennent à bout du brasier qui bloquait l’accès au campus, la bibliothèque de l’UCT a été détruite. Avec elle, des milliers de livres rares et de manuscrits antiques se sont transformés en cendres. Même si le gros de l’incendie a été contenu, les vents forts et la chaleur pourraient aggraver la situation.
C’est un désastre qui a aussi touché plus de 4000 étudiants, qui ont été aperçus, valise à la main, dévalant les routes menant aux plateaux dominés par le mémoriel, au sommet de la colline. Quelques blessures ont été subies par les pompiers, mais aucune perte humaine n’a été enregistrée.
“The African Studies section of UCT’s Main Library is on fire. Some of the oldest and rarest books about Africa were stored here.
This is a very sad day for this country, for Africa and the world.” pic.twitter.com/9Tneqw4HKw
— Tshepo biko Lethea🇿🇦 (@TshepoLethea) April 18, 2021
La flambée qui a éteint le savoir
La bibliothèque de l’UCT regorge de trésors littéraires. Certaines œuvres ont pu être sauvées mais la plupart des documents ont disparu dans les flammes. Parmi elles, des manuscrits, des livres et des lettres datant de plusieurs siècles.
Parmi les documents perdus, les livres originaux d’Abou Bakr Effendi, datant du 19e siècle ; la plus grande collection d’études africaines contenant 65 000 livres, la documentation originale de la période de l’apartheid composée de 1500 ouvrages et de 800 brochures et articles racontant l’histoire du mouvement de la résistance.
Le second bâtiment qui a été détruit par l’incendie était celui de la Bolus Herbarium. Cette aile de la bibliothèque contenait la 2e bibliographie de botanique plus exhaustive au monde, en plus d’une précieuse cartographie géologique et routière du continent entier.
D’autres ouvrages et infrastructures ont été détruits par cet incendie. Des centaines de chercheurs mondiaux affectés à l’UCT ne pourront plus accéder aux trésors de cette bibliothèque. C’est là une mauvaise nouvelle pour l’Afrique du Sud ainsi que pour la communauté intellectuelle et scientifique du monde entier.