Dans l’affaire qui l’oppose à l’équipementier Le Coq sportif, la Fecafoot a perdu une manche. Un tribunal parisien vient d’annuler la rupture de contrat décidée par Samuel Eto’o.
Il s’agissait de l’un des dossiers les plus chauds du début de mandat de Samuel Eto’o à la tête de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot). Et l’occasion d’un sacré imbroglio. En août dernier, alors que la Coupe du monde se déroulait trois mois plus tard, le tout juste élu président de la Fecafoot se rendait à Paris. Avec un objectif : mettre fin au contrat qui liait la fédération à l’équipementier de l’équipe nationale, Le Coq sportif. Samuel Eto’o annonçait alors avoir trouvé un accord avec un autre équipementier, encore inconnu dans le monde du football : One All Sports. Eto’o voyait, en ce dernier, « un nouvel équipementier respectueux de ses engagements et fier d’associer son nom au prestigieux label Lions Indomptables »
Problème : quelques semaines plus tard, Le Coq sportif faisait fuiter, dans les médias camerounais et sur les réseaux sociaux, un modèle de maillot pour la Coupe du monde. Si Samuel Eto’o estimait le contrat avec Le Coq sportif rompu, pour des problèmes financiers, la marque française espérait, elle, toujours équiper les Lions indomptables lors du Mondial au Qatar, puisque le contrat entre les deux parties courait initialement jusqu’au 31 décembre 2023. Et au moment de l’annonce d’Eto’o, Le Coq sportif avait annoncé vouloir attaquer en justice la Fédération camerounaise de football pour « rupture abusive de contrat ».
Quel maillot porteront les Lions indomptables au Qatar ?
Non seulement, Le Coq sportif comptait demander « réparation du préjudice subi ». Mais l’équipementier espérait surtout que la justice annulerait la résiliation, faite unilatéralement, du contrat. C’est exactement ce qu’a décidé le tribunal judiciaire de Paris, qui a demandé « le maintien des relations contractuelles entre la société LCS (Le Coq sportif) International et la Fédération camerounaise de football au titre des contrats de partenariat équipementier et de licence conclus le 10 janvier 2020, jusqu’au terme du contrat, soit au 31 décembre 2023 ». Outre cette décision, la Fecafoot devra « payer à la société LCS International la somme de 3 000 euros, au titre des frais irrépétibles ».
L’on connaît la détermination de Samuel Eto’o. Reste donc à savoir si le président de la Fecafoot acceptera la décision judiciaire ou s’il prendra le risque de faire arborer à ses joueurs des tuniques imaginées par One All Sports lors de la Coupe du monde. En attendant, la Fecafoot va faire appel. Et a décidé, ce 4 novembre, de présenter officiellement son nouveau maillot.
Le 9 novembre prochain, les Lions indomptables affronteront la Jamaïque. Il sera alors intéressant d’observer les tenues des joueurs, qui porteront certainement le maillot imaginé par One All Sports. Car malgré la décision du tribunal, la Fecafoot s’estime lésée par Le Coq sportif, qui aurait dû lui régler les 375 000 euros prévus dans le contrat pour le premier semestre 2022 et 125 000 euros prévus après la qualification camerounaise pour la Coupe du monde.
Selon la presse locale, tout repose en réalité sur un échéancier de paiement mis en place avant l’arrivée à la présidence de Samuel Eto’o. Ce dernier estime l’accord passé avec l’équipementier nul et non avenu. Le président de la Fecafoot doit désormais faire face à un casse-tête : garder la face, au risque d’être lourdement sanctionné par les tribunaux, ou accepter la décision du tribunal judiciaire de Paris, au risque d’enregistrer son tout premier gros échec.