Depuis jeudi, la campagne de reforestation au Ghana bat son plein. Le président Nana Akufo-Addo, des célébrités, des députés, des chefs traditionnels, des religieux et des étudiants participent à l’initiative « Green Ghana ».
Les Ghanéens se mobilisent par milliers pour planter cinq millions d’arbres. Cette fois, le gouvernement n’aura pas attendu les investisseurs étrangers pour mettre en œuvre son projet écologique. La mise à disposition des semences par l’Etat a motivé le pays entier à participer. Depuis le début de la campagne jeudi, les volontaires ont planté plus que 130 000 arbres, et ils ne comptent pas s’arrêter.
En effet, plusieurs organisations caritatives ont contribué à étendre le projet. Initialement lancé par l’ONG « Changemakers » avec un budget de 20 000 dollars, la participation de l’Etat a pourvu les activistes d’une publicité hors norme. Selon Samuel Abu Jinapor, le ministre ghanéen de la Terre et des ressources naturelles, c’est « l’heure de passer à l’action ». Il a déclaré : « Il n’y a pas de temps à perdre. Les forêts ghanéennes ont été détruites pour l’exploitation du bois et des ressources minières. Mais il nous incombe de protéger les générations futures des dangers de la déforestation ».
Vendredi, le président Nana Akufo-Addo a planté un arbre commémoratif dans le jardin de Jubilee House, le siège du gouvernement à Accra. Il a ensuite annoncé : « Le 11 juin commémorera le Green Ghana Day. Nous planterons autant d’arbres que nécessaire, jusqu’à ce que notre écosystème retrouve son équilibre d’antan ».
Friday, 11th June, 2021 is #GreenGhanaDay. Let’s plant a tree for future generations. #GreenGhanaProject #LetsGoPlanting 🌳 pic.twitter.com/fL90yEAllz
— Nana Akufo-Addo (@NAkufoAddo) June 8, 2021
Un engagement inédit pour Green Ghana
Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Ghana est en situation critique. Le pays compte 1,6 million d’hectares de forêt contre 8,2 millions au début du siècle précédent. L’exploitation aurifère, la culture de cacao et l’abattage d’arbres ont grandement dégradé l’écosystème du pays tropical. Le président Nana Akufo-Addo s’était d’ailleurs engagé, depuis sa campagne présidentielle, à lutter contre l’exploitation illégale des ressources naturelles. Son programme électoral parlait aussi de l’importance du reboisement pour sauver l’environnement.
Le gouvernement ghanéen a décidé donc de mettre des semences à disposition des populations. Cette fois, le risque encouru par les jeunes arbres en cas de négligence a été réduit. En effet, les trois types de semences utilisés sont particulièrement résistants et ne nécessitent que très peu d’eau et d’engrais pour croître rapidement.
Le ministre du Commerce et de l’Industrie, Alan Kyerematen, a appelé tous les Ghanéens à se joindre à l’initiative. Selon lui, le reboisement présente de nouvelles opportunités d’emploi, en particulier pour les jeunes. « La réduction de l’érosion participera à modérer les conditions climatiques et à préserver les nappes aqueuses. Ce qui à son tour attirera de nouveaux investisseurs dans les secteurs dépendant du climat », a déclaré Kyerematen.
Plusieurs institutions se sont engagées à magnifier cette initiative. Les Assemblées municipales ont plaidé qu’elles planteraient cumulativement 90 000 arbres fruitiers. Le diocèse d’Accra a réitéré son engagement de planter un million d’arbres, en soutien des « actions concrètes de l’Etat ».
Earlier today, Friday June 11, 2021, I joined many Ghanaians around the country to commemorate the “Green Ghana Day” and planted the “Tree of Life” in Accra. pic.twitter.com/0cOJWqOtZX
— Rebecca Akufo-Addo (@RAkufoAddo) June 11, 2021