Le combattant camerounais Francis Ngannou quitte l’UFC. Il a expliqué les raisons du divorce et, surtout, indiqué vouloir désormais participer à des combats de boxe.
Des arts martiaux mixtes (MMA) à la boxe, il n’y a qu’un pas, que le Camerounais Francis Ngannou devrait bientôt franchir. Voilà plusieurs mois que le torchon brûlait entre le combattant camerounais et sa fédération, l’Ultimate Fighting Championship (UFC). Certes, le 27 mars 2021, Francis Ngannou était devenu le troisième athlète africain à obtenir une ceinture en MMA — le premier dans la catégorie poids lourds. Mais l’UFC avait créé sur mesure un titre pour le Français Cyril Gane. Une façon de minimiser les performances du Camerounais ? « Oui, j’ai le sentiment que l’UFC m’a manqué de respect. Ils m’ont donné le titre de champion et, quelques mois plus tard, ils parlent de quelqu’un d’autre que je n’ai pas affronté comme champion », avait déploré Ngannou.
Dans la foulée, Dana White, le patron de l’UFC, avait menacé de ne pas reconduire le contrat de Francis Ngannou. Avant, finalement, de lui proposer une prolongation, dont le montant était, selon toute vraisemblance, énorme — on parle de 8 millions de dollars pour trois combats. Ce que Ngannou a refusé. « Je n’ai rien fait de mal. J’ai pris ma décision en fonction de mes principes », a expliqué le champion de MMA, qui a tenu à expliquer son choix : « À l’UFC, j’avais l’impression d’avoir été giflé avec de l’argent. Comme un ‘Prends l’argent et tais-toi’. Cela n’a pas fonctionné avec moi ».
Bientôt opposé à Tyson Fury ?
C’est donc bien le manque de respect de la fédération qui l’a incité à faire ses valises. Car malgré le pont d’or proposé par l’UFC, sportivement, Ngannou ne s’y retrouvait pas. Le champion demandait que soient organisés trois combats : deux face à Jon Jones et le dernier avec Stipe Miocic, qu’il a déjà rencontré deux fois. Le Camerounais a également tenté de faire plier l’UFC concernant les conditions des athlètes, en demandant l’autorisation de faire appel à des sponsors personnels, la signature d’une assurance maladie et la possibilité de faire appel à un avocat. Dana White n’a pas accepté les revendications de Ngannou, qui auraient créé un précédent pour tous les combattants de la fédération.
« À ce stade, l’assurance maladie pour moi n’est pas un problème, mais qu’en est-il des gars en bas ? Ils ne peuvent pas vraiment se payer une assurance maladie, a déclaré Ngannou. Et j’ai été à ce niveau-là, donc c’est quelque chose que je garde dans mon cœur ». Un geste noble. D’autant que le Camerounais a décidé de ne pas s’attaquer à l’UFC. « Je pense que je suis arrivé à un moment de ma vie où je suis tranquille. Je passe outre tout cela. J’en ai déjà tant vu dans ma vie. Et ce que j’ai aussi appris, c’est de ne jamais dire jamais ».
Désormais, le MMA est en tout cas de l’histoire ancienne. Ngannou devrait désormais quitter l’octogone pour les rings. L’été prochain, le champion pourrait combattre face à Tyson Fury. Mais aussi contre Anthony Joshua et Deontay Wilder par la suite. « Je veux boxer. C’est ça que j’ai envie de faire. Je n’ai encore discuté avec aucune organisation. J’ai juste besoin de respect, d’un peu plus de respect du moins. J’ai besoin de dignité, de liberté. Je veux contrôler ma destinée », a conclu le champion.