En vue d’une opération militaire israélienne à Rafah, l’Afrique du Sud a demandé de nouvelles mesures d’urgence à la CIJ à l’encontre de l’Etat hébreu.
Nouvel épisode judiciaire entre l’Afrique du Sud et Israël. Ce mardi, Pretoria a annoncé le dépôt d’un nouveau recours auprès de la Cour internationale de justice (CIJ). La CIJ est la plus haute instance judiciaire de l’ONU. L’Afrique du Sud avait déjà demandé à la CIJ de La Haye, entre autres, d’obliger Israël à suspendre ses opérations militaires à Gaza. Or, malgré les mesures conservatoires décidées par la Cour, Israël poursuit ses incursions en Palestine occupée. Selon Pretoria, la menace d’une opération massive sur Rafah est en contradiction avec les mesures conservatoires, mais également avec la Convention sur le génocide ratifiée par l’Etat hébreu.
C’est donc un examen en urgence que demande à la CIJ l’Afrique du Sud. Pretoria demande, en substance, que la Cour s’oppose à « une nouvelle violation des droits », que représenterait cette opération militaire de grande envergure. En effet, le Premier ministre israélien Netanyahu a prévenu que l’armée interviendrait à Rafah, où sont massés des centaines de milliers de Palestiniens ayant fui la guerre.
Si la CIJ venait à statuer sur de potentiels actes de génocide, comme le demande l’Afrique du Sud, le dossier prend du temps à être traité. De premières audiences ont eu lieu et les juges de la CIJ ont eu des avis différentes sur la question. Mais dans les faits, il faudra attendre de nombreux mois, voire années, pour que la Cour prenne une décision concernant Israël. Seules quelques mesures conservatoires, peu efficaces, avaient été prises pour éviter de nouveaux morts.
Mais pour l’Afrique du Sud, « des massacres, blessés et destructions à grande échelle » sont malheureusement à attendre dans les jours à venir et les juges de la CIJ doivent prendre de nouvelles mesures d’urgence. Une opération militaire à Rafah « constituerait une violation grave et irréparable de la Convention sur le génocide ».
Qu’en sera-t-il ? « L’Afrique du Sud a confiance dans le fait que ce sujet sera traité avec l’urgence nécessaire au vu du nombre quotidien de tués à Gaza », indique le pays africain qui semble mener, pour le continent, cette bataille en solitaire. Reste que les décisions de la CIJ, contraignantes, ne sont pas appliquées par Israël et que la Cour ne dispose pas de moyens coercitifs ou d’un panel de sanctions contre l’Etat hébreu.