En marge du 12e atelier de la LOPIS, tenu le 6 juillet à Ouagadougou, l’ambassadeur algérien et le ministre de l’Administration territoriale et de la Cohésion sociale burkinabé ont annoncé trois accords majeurs entre le Burkina Faso et l’Algérie.
Le douzième atelier de la Ligue des Oulémas, Prêcheurs et imams du Sahel (LOPIS) a fait état d’une future coopération à grande échelle entre l’Algérie et le Burkina Faso. Premièrement, la coordination des services de renseignements (UFL), basée à Tamanrasset et incluant 8 pays africains aidera le Burkina Faso dans la formation de cadres spécialisés dans la lutte contre le terrorisme. Deuxièmement, à travers la LOPIS, l’Algérie promet de partager son expérience dans la lutte contre la radicalisation avec le Burkina Faso. Troisièmement, et dans le cadre de la coopération économique et le développement, un conseil d’affaires mixte algéro-burkinabé verra le jour.
Le ministre d’Etat burkinabé Sawadogo a déclaré : « Le Burkina Faso profitera de l’échange de connaissances et des mesures à suivre ». Et, s’agissant de l’évolution de la LOPIS, le président de la Fédération des Associations islamiques du Burkina Faso, l’imam Oumarou Zoungrana, a remercié l’Algérie pour son « amitié ». Il a aussi exhorté l’ambassadeur Ainseur à approfondir la coopération entre les deux pays dans la formation des cadres des habous et des imams burkinabés.
Minister of State, Minister of Territorial Administration, Decentralization and Social Cohesion of Burkina Faso Pengdwendé Clement #Sawadogo affirmed Monday, in #Ouagadougou, that his country hopes to take advantage of the #Algerian experience in the fight against extremism. pic.twitter.com/y9qxz1FFmW
— L'Algérie au Mozambique, Eswatini et au Malawi (@MEZIANEAymen2) July 6, 2021
L’expérience algérienne dans la lutte antiterroriste au service de la communauté religieuse burkinabé
La LOPIS et l’UFL sont des organisations africaines relativement récentes, fondées respectivement en 2013 et en 2010. Mises en place par l’Algérie pour approfondir la coopération avec les pays du Sahel, elles ont connu un franc succès. La première est une institution religieuse, et une sorte d’université itinérante. La seconde est une plateforme d’échange de données de renseignement.
La LOPIS est très présente au Burkina Faso et au Mali, où elle accompagne la formation des imams et des prêcheurs. L’importance du discours apaisant dans la déradicalisation fait partie d’un succès algérien de longue date dans la lutte contre le terrorisme. Cette stratégie convient aussi à celle du président Roch Marc Christian Kaboré, ainsi que son ministre de la Réconciliation Zéphirin Diabré.
Malgré que le Burkina souffre encore des attentats terroristes, ces derniers proviennent de plus en plus de terroristes étrangers. Selon les données du ministère, plus de 3700 Burkinabés, membres de groupes armés, ont déposé les armes depuis 2016. C’est aussi grâce à l’intervention des membres de la LOPIS que ces jeunes ont retrouvé la voie.
L’UFL, quant à elle, est la première coalition inclusive des services de renseignements africains. Elle comprend l’Algérie, le Mali, la Mauritanie, la Libye, le Niger, le Burkina Faso, le Nigéria et le Tchad. Basée à Tamanrasset, cette organisation aurait été à l’origine de la défaite du groupe terroriste AQMI dans le Nord malien, ainsi qu’au Niger, au Nigéria et en Libye.
Selon l’ambassadeur d’Algérie Mohamed Ainseur, l’UFL garantira, dans le futur, « une analyse indépendante des renseignements sécuritaires au Sahel ». Pour le ministre d’Etat burkinabé, Pendgwendé Clément Sawadogo, également présent à l’atelier de la LOPIS, il s’agit d’une bonne nouvelle. « L’Algérie est parmi les pays ayant réalisé des résultats positifs dans ce domaine », affirme Sawadogo.
Antiterrorisme: Washington considère l’Algérie comme «un partenaire fiable et fort» https://t.co/cBCHXxDigQ pic.twitter.com/h4uhTO33cv
— fibladi Algérie (@fibladifr) October 13, 2020
Nouvelle coopération commerciale entre le Burkina Faso et l’Algérie
En point d’orgue de cet atelier particulièrement réussi de la LOPIS, l’ambassadeur algérien a annoncé la création d’un conseil d’affaire mixte avec le Burkina Faso. Mohamed Ainseur a déclaré : « Il y a d’énormes potentialités à exploiter pour booster la coopération bilatérale ». Selon lui, les chambres commerciales burkinabé et algérienne avaient déjà entamé les discussions. Un accord est sur le point d’être « finalisé prochainement ». Sur ce plan, Le Burkina Faso et l’Algérie comptent énormément sur les entrepreneurs. Outre la création du cadre d’échange commercial, les deux pays essayeront d’adapter le cadre légal afin de promouvoir un partenariat de premier plan.
Puis, le ministre Pendgwendé Clément Sawadogo a mis en valeur l’importance de l’échange entre les deux pays. « Le Burkina Faso et l’Algérie ont des investisseurs qui seraient prêts à conduire la coopération commerciale entre nos deux pays », affirme le ministre.
Il est vrai que les hommes d’affaires des deux pays sont spécialisés dans des secteurs qui pourraient se développer en cas de partenariat. A savoir l’industrie minière et la sécurité du côté algérien, mais aussi le développement agricole, les textiles et le raffinage des hydrocarbures du côté burkinabé. Des spécialités complémentaires qui donneraient lieu à un échange gagnant-gagnant.
Pour conclure, l’ambassadeur algérien Ainseur a affirmé : « l’Algérie est disposée à aider et accompagner tous ses partenaires dans le continent africain ». Le représentant algérien de la LOPIS, Dr. Lakhmissi Bezzaz, a déclaré : « Le rejet de l’autre est une cause de très grands problèmes dans l’Histoire de l’Oumma. Le dialogue donnera des résultats palpables, qui contribueront à l’établissement de la paix et de la stabilité dans nos pays ».
🇧🇫#BurkinaFaso, C’est un bilan positif qu’a enregistré le secteur privé au Burkina Faso en 2018. La chambre du commerce estime à 12 450 le nombre d’entreprises créées pour un résultat de 124 600 emplois formels. pic.twitter.com/KMbiF3RaWv
— #AFRICA24 (@AFRICA24TV) January 18, 2019