Alors que le M23 avait jusqu’au 30 mars pour se retirer du Nord-Kivu, les rebelles sont toujours présents. Et les combats se poursuivent dans l’est de la RDC.
Ce vendredi 31 mars, l’est de la République démocratique du Congo (RDC) aurait dû avoir retrouvé son calme, si tout s’était déroulé comme prévu. Mais le calendrier décidé lors du sommet extraordinaire de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) en février dernier n’aura été une lueur d’espoir que pour les optimistes.
Ce calendrier prévoyait un « cessez-le-feu immédiat » le 4 février — reporté au mois suivant —, tandis qu’il avait ensuite été décidé que les rebelles du M23 avait jusqu’au 10 mars pour se retirer de Karenga, Kilolirwe, Kitchanga, Kibumba et Rumangabo. Puis jusqu’au 20 mars pour quitter Kishishe, Bambo, Kazaroho, Tongo et Mabenga. Enfin, ce jeudi, ils devaient être définitivement partis de la région.
Mais ce 30 mars, le groupe M23 était, selon les Forces armées de la RDC (FARDC), toujours présent. Un non-respect du calendrier de l’EAC qui marque une nouvelle étape dans les négociations : l’échec est imminent et le conflit dans l’est du pays n’est pas près de s’arrêter. Les chefs d’état-major de l’EAC avaient déploré, vendredi dernier, le retard pris dans le déploiement des troupes ougandaises et sud-soudanaises sur place.
Reprise des combats
D’ailleurs, le non-respect du calendrier par les rebelles a été symbolisé par de nouveaux combats entre FARDC et le M23. Autant dire que les relations entre le Rwanda qui, selon les Nations unies, soutient le M23, et la RDC ne devraient pas s’améliorer ces prochains mois.
Si le cessez-le-feu n’avait jamais été respecté, Kinshasa espérait que les alliés de Paul Kagame réussiraient à convaincre ce dernier de faire retirer les troupes du M23 de RDC. Mais le président rwandais a semble-t-il fait la sourde oreille. Pire, les combats qui ont été observés hier étaient particulièrement violents.
La province du Nord-Kivu est donc toujours aux mains du M23. Et le mouvement ne se cache pas : Bertrand Bisimwa, l’un des leaders du M23, écrit sur les réseaux sociaux : « Quelles que soient les affirmations des uns et des autres, une évidence reste têtue : tout le territoire sous contrôle du M23 est le plus sécurisé de la RDC. Nos populations, toutes ethnies confondues, vivent en harmonie et vaquent librement à leurs occupations la nuit comme le jour ».
Pour l’EAC, le déploiement des contingents ougandais et sud-soudanais, en plus des forces kényanes et burundaises, devrait cependant permettre de régler une partie du problème. Sauf que, du côté de l’Ouganda, on assure qu’il n’est pas question d’attaquer le M23. La mission du contingent est-africain devrait être d’« être témoin et assurer la mise en œuvre des décisions prises par les chefs d’État ».