Tidjane Thiam, le nouveau président du PDCI-RDA, tente de restructurer son parti, auquel il veut donner un nouveau souffle après le décès de Henri Konan Bédié.
Depuis six mois, c’est un peu le flou au sein du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA). Le 1er août 2023, Henri Konan Bédié, ancien président de la Côte d’Ivoire, décédait. Avec une mainmise totale sur le parti, les observateurs voyaient mal le PDCI se relever rapidement. Et, effectivement, les premiers mois ont été difficile pour le parti, devenu un avion sans pilote.
Mais en décembre dernier, bien qu’il ait passé plus de deux décennies loin de ses terres, l’ancien banquier Tidjane Thiam avait été élu à la présidence du PDCI-RDA. Une prise de fonction qui a emballé certains cadres de la formation, pendant que d’autres s’en sont éloignés. Florence Ahou Traoré, dans ses vœux, estime par exemple que « l’élection du nouveau président Tidjane Thiam sonne comme un catalyseur du renouveau de notre parti ». La cadre de la formation d’opposition assure d’ailleurs que, depuis fin décembre, le parti a enregistré les « nouvelles adhésions de vieux, de jeunes, de femmes, d’agriculteurs, d’industriels, d’artisans ».
Depuis le 8 janvier, le PDCI-RDA est d’ailleurs dans une phase de recrutement intensive. Thiam a lancé « la semaine du militant », au cours de laquelle il a tenté d’attirer de nouveaux adhérents. Selon le nouveau président, plus de 4 000 adhésions ont été comptabilisées. Principalement des jeunes, selon le porte-parole du PDCI. Pour espérer briguer la présidence en 2025, Thiam va avoir besoin d’une nouvelle base électorale, lui qui dispose désormais d’une machine puissante.
En attendant la première échéance électorale, Thiam a du travail sur la planche. Le nouveau président va tout d’abord devoir travailler sur sa première mission hautement symbolique : organiser les funérailles de « HKB ». Mais en parallèle de cette mission, une autre tâche attend l’ex-banquier : relancer son parti.
Là encore, Thiam s’est attelé à cette mission en désignant une équipe de transition, qui sera dirigée par le député-maire de Port-Bouët, Sylvestre Emmou, lui-même entouré de cinq personnes. L’objectif de cette nouvelle équipe est d’expédier les affaires courantes du parti.
La désignation de cette équipe sonne la fin de l’ancien monde, au PDCI. Maurice Kakou Guikahué, secrétaire exécutif du parti depuis dix ans, n’est donc plus dans les petits papiers du PDCI. Pour le porte-parole du parti, Soumaïla Bredoumy, il s’agit d’« apporter un souffle nouveau ». Thiam, affirme-t-elle, « est en train d’observer pour composer au mieux une nouvelle équipe ».