Alors que la Cedeao et l’Uemoa ont exigé une baisse et une uniformisation des tarifs des tests PCR, le Niger et le Togo ont pris leur temps. Le Bénin, lui, refuse pour le moment de mettre en place cette mesure.
En janvier dernier, les pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) s’étaient engagés à harmoniser le prix des tests PCR, en limitant ces derniers à 30 000 francs CFA, les chefs d’Etat de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) ont suivi la même voie en mars, en fixant un tarif maximum de 25 000 francs CFA — et 5 000 FCFA pour les voyageurs utilisant les voies terrestres.
En théorie, les politiques communes à la Cedeao et à l’Uemoa devaient donner lieu à une meilleure accessibilité des tests pour les populations africaines, qui payaient environ le double pour obtenir un test PCR dans le but de voyager — et même trois fois plus pour le Ghana et le Nigeria. Mais dans les faits, la baisse des tarifs a pris du temps. Certains pays traînant des pieds…
Donner une meilleure visibilité aux voyageurs
Outre une meilleure accessibilité, il s’agissait aussi d’uniformiser les politiques tarifaires des pays d’une même zone pour une meilleure compréhension de la part des usagers du ciel. « Les prix des tests PCR sont différents d’un pays à l’autre, et il nous fallait harmoniser tout ça, donner une meilleure visibilité, notamment aux voyageurs qui se retrouvent parfois perdus dans les mesures de prévention pour voyager », estimait Jean-Claude Kassi Brou, le président de la Commission de la Cedeao, en début d’année.
L’Uemoa avait fixé au 1er mai 2021 l’entrée en vigueur de cette décision. Or, le Niger, le Togo et le Bénin ont largement dépassé la date. Ce mercredi 7 juillet, Lomé a finalement décidé de baisser le tarif du test PCR, devant ainsi le septième pays, sur les huit que compte la zone, à accéder à la demande de l’Uemoa. La Guinée-Bissau, le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Sénégal, en plus du Togo, se sont tous alignés sur la mesure communautaire. Le Bénin, lui, estime qu’il est impossible de faire baisser les tarifs de tests initialement achetés au prix de 60 000 francs CFA.
Si certains pays, à l’instar de la Guinée Bissau qui s’est conformée à la décision de l’Uemoa dès le lendemain, ont pris les devants, qu’est-ce qui a bloqué pour les autres ? Le Mali et le Sénégal ont pris une à deux semaines supplémentaires pour mettre au parfum les laboratoires, mais la mesure est finalement rentrée assez rapidement en œuvre. Le Togo, le Niger et le Bénin ont, eux, clairement traîné des pieds.
Le Bénin pas pressé de baisser ses tarifs
Cotonou assure que, concernant la baisse des tarifs du test PCI, il le fera « en temps opportun ». Sans toutefois préciser de date. Le Niger, lui, implore des difficultés législatives : pour homologuer la décision de l’Uemoa, il fallait que cette mesure soit à l’ordre du jour d’un Conseil des ministres. Début juin, Niamey a finalement baissé ses prix pour être en conformité avec la demande de l’Union économique et monétaire ouest-africaine.
Enfin, Lomé a attendu ce mois de juillet pour sortir un arrêté interministériel, signé conjointement par le ministre de la Santé et par celui de l’Economie et des Finances. Mais le Togo fait toujours office d’exception dans la région : alors que les autres pays réclament un test pour les voyageurs arrivant à Lomé, les autorités locales obligent les passagers en provenance de l’étranger à réaliser un deuxième test… à leur frais. Avant que le Togo n’applique la demande de l’Uemoa, le prix des tests était de 40 000 francs CFA.