En janvier, Emmanuel Macron se rendra au Maroc. Quels seront les sujets qu’il abordera avec le roi Mohammed VI ?
La France a-t-elle négligé ses rapports avec le Maroc ? En se rendant en Algérie fin août pour y rencontrer son homologue, Emmanuel Macron, le président français, a confirmé le début de la lune de miel entre Paris et Alger, mais aussi qu’il était en froid avec Rabat. Il faut dire que depuis l’annonce par Donald Trump de la signature des accords d’Abraham par le Maroc, Paris a du mal à se positionner. « La France est à la fois légaliste et soutien du Maroc sur le Sahara à l’ONU, mais elle ne veut pas se fâcher avec l’Algérie. L’équation est donc impossible », résume l’historien français Pierre Vermeren.
Lorsqu’il s’est rendu en août en Algérie, Emmanuel Macron, qui souhaitait une visite basée sur l’entrepreneuriat et la culture, a finalement conclu son voyage par une déclaration conjointe très prometteuse. Mais à son retour en France, le chef de l’État a vite été rattrapé par la réalité : à des jeunes Marocains qui lui posaient la question, Emmanuel Macron avait assuré qu’il se rendrait à Rabat à la fin du mois d’octobre. Force est de constater, un mois après sa visite supposée, que le voyage n’était pas simple à organiser.
Jouer les équilibristes au sujet du Sahara occidental
L’annonce de Macron était improvisée et non concertée avec le palais royal, selon des sources marocaines. Il a donc fallu, pour le président français, prendre le temps de renouer le dialogue avec le roi du Maroc. Omniprésent en France, au chevet de sa mère, Mohammed VI n’avait plus aucun contact avec Emmanuel Macron. Mais les deux hommes ont finalement, il y a moins d’un mois, discuté pendant une trentaine de minutes au téléphone. C’est alors que l’idée d’un voyage officiel d’Emmanuel Macron à Rabat a été arrêtée.
Ce voyage devrait intervenir au début de l’année, selon Africa Intelligence. Mais comme pour son séjour en Algérie, Emmanuel Macron veut que tout soit réglé en amont et enverra donc sa ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, au Maroc en décembre. Cette dernière règlera les détails de la rencontre Macron-Mohammed VI avec son homologue marocain, Nasser Bourita.
Il devrait être question de la baisse de 50 % du nombre de visas accordés aux Marocains, des relations économiques entre paris et Rabat ou encore d’arrondir les angles après l’affaire Pegasus. Au-delà de ces sujets, Rabat insistera sans aucun doute pour que Paris se positionne quant au dossier du Sahara occidental. Difficile cependant d’imaginer Macron prendre position pour Rabat après la reprise des relations entre la France et l’Algérie.