Les électeurs de Djibouti votent, demain, pour leurs députés. Une élection qui n’intéresse pas vraiment et qui devrait consolider la majorité présidentielle d’Omar Guelleh.
Moins de deux ans après une élection présidentielle qui n’avait pas déchaîné les passions, les Djiboutiens retournent aux urnes. Cette fois, les habitants de ce petit pays votent pour élire leurs députés. Une formalité pour le président en poste, Omar Guelleh, et pour son parti, l’Union pour la majorité présidentielle (UMP). D’autant que face à lui se dresse une opposition totalement désorganisée. Lors de la dernière présidentielle, le président Guelleh avait largement remporté le vote et entamé son cinquième mandat, alors que l’opposition avait décidé de boycotter le scrutin. Une fois encore, face à l’UMP, l’Union pour la démocratie et la justice (UDJ) ne devrait pas faire le poids.
Et pour cause : le parti d’opposition ne présente des candidats dans seulement deux des six circonscriptions électorales que compte Djibouti. Actuellement, sur les 65 sièges que compte l’Assemblée nationale, l’UDJ dispose de 7 sièges. Le paysage de l’Assemblée ne devrait pas être très différent après les législatives de ce vendredi.
Notamment parce que les autres partis d’opposition — le Mouvement pour le renouveau démocratique (MRD) et l’Alliance Républicaine Pour le Développement (ARD) — ont décidé de refaire le coup de la présidentielle en boycottant les législatives, qu’ils estiment être une « mascarade ». Le MRD estime que les élections dans le petit pays de la Corne de l’Afrique sont « non libres, non transparentes et non démocratiques ». Depuis la fin des années 1970, l’Union pour la majorité présidentielle est à la tête du pays.
Si ces législatives, tout autant que la dernière présidentielle, ont peu de retentissement à l’international, qu’en est-il au niveau national ? Sur place, l’intérêt est quasi inexistant. Alors que Guelleh est au pouvoir depuis près d’un quart de siècle, personne n’ose aujourd’hui lui contester le pouvoir. Une cohabitation avec un Premier ministre de l’opposition est donc totalement inimaginable.
Demain, le scrutin sera donc tout au plus regardé par quelques observateurs et par des chancelleries occidentales qui savent que Djibouti est sans aucun doute le dernier pays stable de la région. Coincé entre la Somalie, l’Erythrée et l’Éthiopie, et en face du Yemen, Djibouti reste une plateforme militaire stratégique pour plusieurs pays comme les États-Unis, la France ou la Chine.