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Côte d’Ivoire : libérer la parole des victimes pour rompre avec la banalisation du viol

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Côte d’Ivoire : libérer la parole des victimes pour rompre avec la banalisation du viol
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Stigmatiser les victimes de viol est lourd de conséquences. Il les réduit au silence, protège les violeurs, les décourage à se faire consulter et à réclamer justice, écrit Peace A. Medie, maître de conférences à l’université de Bristol.

Au mois d’août dernier, Yves de M’Bella, une personnalité des médias en Côte d’Ivoire, fait venir un invité, Kader Traoré, dans son émission de divertissement à une heure de grande écoute pour montrer comment un homme pourrait agresser sexuellement une femme. La séquence, qui a été enregistrée devant un public en studio et diffusée sur une chaîne de télévision privée, la Nouvelle Chaîne Ivoirienne, avait officiellement pour but d’éduquer les gens sur le viol.

Les téléspectateurs ont vu Traoré mettre en scène, à l’aide d’un mannequin féminin fourni par M’Bella, une simulation d’agression brutale et obscène. Au cours de cette démonstration, M’Bella a aidé son invité à positionner le mannequin et lui a posé des questions indélicates et insultantes pour les victimes, notamment sur le fait de savoir si elles aimaient être violées. Pour couronner ce spectacle grotesque, l’animateur a ensuite demandé à Traoré de conseiller les femmes sur la façon d’éviter les viols. L’invité s’est exécuté en avançant les clichés habituels qui rendent les victimes (par exemple, « ne sortez pas tard ») responsables du comportement des violeurs. La démonstration et les échanges ultérieurs étaient ponctués de rires provenant du studio.

En septembre, un tribunal d’Abidjan a condamné M’Bella à 12 mois de prison avec sursis et à une amende de deux millions de FCFA (3 600 USD) pour « apologie du viol » et « atteinte à la pudeur ». Son invité a, pour sa part, été condamné à deux ans de prison et à une amende de 500 000 FCFA (900 USD). Cette décision faisait suite à une condamnation générale de la séquence, notamment par les organisations féminines et les militantes des droits des femmes, qui ont fait valoir qu’elle avait banalisé le viol, avait ravivé le traumatisme des victimes et encourageait la culture du viol.

En effet, la démonstration télévisée était une vitrine de l’apologie du viol et des mythes sur le viol qui sont très familiers et omniprésents dans de nombreuses sociétés. Par leurs paroles et leurs actes, le duo a adopté des attitudes visant à banaliser ce délit et à protéger les violeurs, tout en tenant les victimes pour responsables des actions de leurs agresseurs.

Dans le cadre de mes recherches en Côte d’Ivoire, j’ai documenté les préjudices qui résultent de telles attitudes tendant à alimenter la culture du viol et à stigmatiser les victimes. Elles dissuadent par ailleurs beaucoup d’entre elles de révéler leur agression, d’accéder aux services de santé et de demander justice.

La culture du viol

Dans le cadre de recherches effectuées à Abidjan et à Bouaké en 2014 et en 2015, j’ai interrogé 21 femmes victimes de violences sexuelles et les parents de mineurs victimes de viols, dans le cadre d’une étude sur la réponse de l’Etat face aux violences basées sur le genre. L’un des objectifs de la recherche était de comprendre pourquoi certains cas étaient signalés à la police et aux gendarmes alors que d’autres ne l’étaient pas. Dans l’enquête démographique et de santé de 2011 menée à l’échelon national, environ 5% des filles et des femmes interrogées ont déclaré avoir subi des violences sexuelles, la majorité des cas ayant été réglés à l’amiable.

L’une des principales conclusions de mes recherches mes recherches était que, fondamentalement, les femmes ne divulguaient pas leur viol à la police – même si elles souhaitaient majoritairement que le violeur soit arrêté et poursuivi par l’État – parce qu’elles ne voulaient pas que les gens sachent qu’elles avaient été violées. Elles craignaient non seulement de ne pas être soutenues par leur communauté, mais d’être aussi l’objet de moqueries commérages, de stigmatisation et d’ostracisme.

Ces femmes avaient peur que leurs proches et les membres de leur communauté leur fassent porter la responsabilité de leur agression et les tournent en dérision. Une survivante de Bouaké a exprimé ainsi une telle crainte:

Quand les gens savent que vous avez été violée… ils vous montrent du doigt… et cela vous empêche d’avoir des relations et les gens s’éloignent un peu de vous.

En raison de cette peur de culpabilsation, bon nombre d’entre elles n’ont pas eu le courage de révéler non seulement l’agression subie à la police, mais aussi à leurs parents et amis. Cette culpabilisation et cette stigmatisation ont eudes conséquences dévastatrices.

Cette culture du viol a contribué à les réduire au silence et à protéger les violeurs, les a découragé d’accéder aux soins de santé et de réclamer justice. Elle a affecté aussi leur capacité à travailler et avoir une sociale normale. Plusieurs femmes m’ont dit que si elles avaient de l’argent, elles déménageraient dans un nouveau quartier pour échapper à la culpabilisation des victimes, aux moqueries et à la banalisation des épreuves qu’elles ont subies.

La police et les gendarmes

Mes recherches ont révélé que la police et les gendarmes réagissent mieux aux violences sexuelles depuis 2011, en Côte d’Ivoire. Grâce aux réformes introduites après le conflit, les policiers et les gendarmes sont plus enclins à renvoyer ces cas devant les tribunaux et moins susceptibles de culpabiliser à nouveau les victimes. Néanmoins, certains agents des forces de l’ordre continuent d’afficher ces attitudes néfastes. Une jeune Abidjanaise de 21 ans a décrit son expérience :

Il {un agent de police} est sorti et m’a demandé : ʺTu sais que ce que tu dis sur ce jeune homme est grave ? Tu sais qu’ils vont l’envoyer en prison ? Pourquoi veux-tu faire ça en réalité ? Il a vraiment couché avec toi ?ˮ… Donc, vous dites que je peux me lever et venir devant tous ces gens pour dire que j’ai été violée ? D’abord, je vais subir leur regard. Ils vont parler de moi, me montrer du doigt… Je n’ai pas voulu poursuivre l’affaire.

Quelques-unes des femmes interrogées ne voulaient pas porter plainte car elles pensaient que les policiers et les gendarmes ne les croiraient pas. Au moment de l’entretien, sur les 17 plaintes finalement déposées, 5 avaient abouti à une arrestation et à une condamnation, et une condamnation avait été annulée. Seules 4 sur les 17 femmes ayant porté plainte se sont déclarées satisfaites de la manière dont les policiers et les gendarmes ont traité leur cas, d’où la nécessité d’entreprendre des réformes majeures dans le secteur de la justice pénale afin d’améliorer encore la façon dont les agents de la force publique traitent les cas de victimes de viol.

L’espoir

Pourtant, l’étude est aussi porteuse d’espoir.
Les femmes avaient plus tendance à dénoncer à la police un viol lorsque les personnes les plus proches d’elles croyaient leur récits et les encourageaient à porter plainte à la police. Ce soutien a également conduit certaines d’entre elles à se rendre dans un établissement de santé pour y être soignées. Le soutien de la famille et des amis est également important pour le bien-être émotionnel des survivantes.

La plupart des survivantes ont changé d’avis sur le fait de ne pas signaler le viol à la police après en avoir parlé à un parent ou un ami de sexe masculin. Ce constat met en évidence la nécessité de devenir des alliées des victimes de viol et pour la société de rejeter les mythes et les excuses liés au viol.

La démonstration de viol dans l’émission de M’Bella montre qu’il reste encore beaucoup à faire pour changer les attitudes ; elle est l’illustration de comportements inappropriés vis-à-vis de la violence sexuelle en vigueur dans de nombreuses sociétés à travers le monde. La condamnation rapide par les militantes des droits des femmes en Côte d’Ivoire est exemplaire et reflète le travail pour la lutte contre la violence sexuelle, accompli par les mouvements féministes africains.

La plupart des comportements préjudiciables sont, toutefois, plus subtils. Il devient donc nécessaire, y compris dans les établissements d’enseignement préuniversitaire, d’engager des discussions sérieuses et de donner une éducation solide à tous les niveaux, de façon à remettre en question les idées sur la domination masculine et de défendre farouchement les droits de toutes les filles et de toutes les femmes à vivre sans violence.


Peace A. Medie, Maître de conférences, Genres et politique internationale, University of Bristol

This article is republished from The Conversation under a Creative Commons license. Read the original article.

Tags: a la uneSociété

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