Dans une semaine, l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire élira son président. Alassane Ouattara tente de trouver le profil idéal pour ce poste.
Le 1er avril prochain, les députés ivoiriens élus lors des législatives du 6 mars dernier éliront leur président de l’Assemblée nationale. Dirigée jusqu’ici par Amadou Soumahoro, l’Assemblée devrait se trouver un nouveau patron RHDP, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix d’Alassane Ouattara ayant remporté la majorité des sièges.
Lors de la toute première session parlementaire, qui aura donc lieu dans une semaine, le nom du président devrait être connu avant même le vote. Car c’est bien le président de la République Alassane Ouattara qui désignera le successeur de Soumahoro. Adama Bictogo, secrétaire exécutif du parti majoritaire, affirme que le chef de l’Etat « aura le dernier mot » et que « la discipline du parti prévaudra, quel que soit son choix ».
Autrement dit, avant le casse-tête de la primature — Ouattara gardera-t-il son Premier ministre par intérim ou changera-t-il son fusil d’épaule ? —, le président de la République doit piocher dans la liste très réduite de ses alliés pour trouver qui sera l’un des hommes les plus importants du pays.
En effet, selon l’article 40 de la Constitution ivoirienne, « en cas de vacance de la Présidence de la République par décès, démission, empêchement absolu, l’intérim du Président de la République est assuré par le Président de l’Assemblée nationale » pour une période qui peut aller jusqu’à 90 jours.
Amadou Soumahoro candidat à sa propre succession
Pour Alassane Ouattara, il faut donc faire le bon choix. Et plusieurs noms circulent… Si « ADO » a un temps pensé à Gilbert Koné Kafana, il doit revoir sa copie, le candidat de Yopougon ayant perdu sa place contre le Parti démocratique de Côte d’Ivoire et d’Ensemble pour la démocratie et la souveraineté, qui s’étaient unis sous l’égide de Michel Gbagbo.
Les cartes rebattues, la course à la succession d’Amadou Soumahoro se poursuit donc. Le profil recherché est clair : il faut un homme de poigne, qui ait de la gouaille et qui sache contrer les assauts des députés du FPI de Gbagbo et du PDCI de Bédié.
Et celui qui laissera le président choisir, Adama Bictogo, semble être en pole position. L’un des rares hommes de confiance d’Alassane Ouattara a en effet le profil idéal. Proche du président, il serait ses yeux et ses oreilles à l’Assemblée nationale. Il a aussi une véritable influence sur la base du RHDP. Mais dans les coulisses, on parle également d’Anne Désiré Ouloto. Actuelle ministre du gouvernement, elle a également une place importante au RHDP et a réussi à réunir les électeurs autour de sa candidature dans une région qui était plutôt hostile au parti présidentiel.
D’autre outsider pourraient également se place dans la course à la présidence de l’Assemblée, parmi lesquels un homme qui connaît bien la maison : Amadou Soumahoro lui-même. S’il a un temps été malade — et même annoncé pour mort —, le président actuel de l’Assemblée nationale n’a pas dit son dernier mot. Si Alassane Ouattara jouait la carte de la continuité, l’élu serait prêt à rempiler pour un nouveau mandat. Soumahoro serait d’ailleurs en pleine opération séduction auprès des cadres du RHDP pour que ces derniers plaident sa cause auprès du chef de l’Etat.