Après la major italienne ENI, l’Algérienne Sonatrach investira dans la production pétrolière et gazière au Congo. Une série de rencontres a actuellement lieu entre le gouvernement algérien et une délégation congolaise présidée par le ministre des Hydrocarbures et président de la Conférence de l’OPEP, Bruno Itoua.
Après plus d’un mois de discussions tripartites entre le Congo-Brazzaville, l’Italie et l’Algérie, il semblerait qu’en plus de l’accord gazier italo-congolais du 21 avril dernier, l’Algérie développera aussi un partenariat avec le Congo.
En effet, début 2023, la major italienne ENI augmentera la production des champs gaziers qu’elle exploite au Congo. Une production qui devrait quadrupler — 4,5 milliards de mètres cubes annuels, contre 1,35 milliard en 2020. Un autre accord avec ENI, signé le 12 mai, prévoit aussi l’augmentation de la production du brut au Congo.
En visite en Algérie depuis samedi, accompagné d’une large délégation, le ministre congolais des Hydrocarbures, Bruno Itoua, cherche à finaliser un partenariat entre la Sonatrach et la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC). Un accord-cadre sur la formation du capital humain, la fourniture d’équipements et le transfert de technologie d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures a été signé ce mercredi.
Lire : Ukraine : l’Algérie au centre de l’axe géopolitique gazier ?
Le président d’Algérie Abdelmadjid Tebboune a reçu, lundi, Bruno Itoua. La délégation congolaise a ensuite visité les installations gazières de la Sonatrach à Oran, l’Institut algérien du pétrole (IAP), ainsi que le centre de recherches de la compagnie pétrolière et gazière algérienne. Puis, une journée de travail a réuni les représentants de la SNPC, ceux de Sonatrach, ainsi que Bruno Itoua et son homologue algérien Mohamed Arkab, ce mercredi.
Le Congo veut-il nationaliser ses hydrocarbures ?
Contrairement à Sonatrach en Algérie, au Congo, la SNPC ne contrôle pas la majorité de la production pétrolière et gazière. Depuis plus de 50 ans maintenant, ENI et Total dominent respectivement la production du gaz et du pétrole au Congo, avec quelques blocs offshores exploités par la Britannique Perenco et la Chinoise Wing Wah. La SNPC a des parts variant de 10 % à 35 % dans les blocs pétroliers et les champs gaziers du pays. Ce qui garantit à Brazzaville la supervision, tout au plus, des hydrocarbures du pays.
Après la découverte des gisements du Delta de la Cuvette en 2019, le gouvernement congolais annonçait un potentiel quadruplement de la production pétrolière. Le marché avait été remporté par Petroleum Exploration & Production Africa (PEPA) et la Société africaine de recherche pétrolière et distribution (SARPD) de l’homme d’affaire congolais, établi au Maroc, Willy Etoka.
La confirmation des quantités de réserve du delta de la cuvette par des experts s’impose pour vérifier les chiffres de la société #SARP, car le #Congo manque des ressources humaines qualifiées dans ce domaine la recherche pétrolière !
— Alban Bita (@bitaalban) August 20, 2019
La SNPC voudrait profiter de l’expérience algérienne
Toutefois, le projet du Delta de la Cuvette n’avance pas, après trois ans d’exploration. Aujourd’hui, la crise énergétique de 2016 est non seulement passée, mais le pétrole et le gaz sont vendus à des prix records en raison du conflit russo-ukrainien. Et il semble bien que le Congo veut éviter un nouveau partenariat public-privé pour augmenter sa production pétrolière et gazière, préférant plutôt former le personnel de la SNPC et améliorer les capacités d’exploitation des hydrocarbures par l’Etat.
Le directeur de Sonatrach, Toufik Hakkar, a parlé ce mercredi de « la disposition du groupe à soutenir le partenaire congolais à travers la formation et le transfert de l’expérience dans le domaine des hydrocarbures ». Dans un communiqué de Sonatrach, le même jour, l’entreprise dit aspirer à « consolider les relations économiques entre les deux pays et à mettre en œuvre la stratégie d’investissement au-delà des frontières, notamment en matière d’industrie pétrolière et gazière, de transformation et de transport des hydrocarbures ».
#Hydrocarbures
Le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar https://t.co/tcVeCP7ZhS pic.twitter.com/2AyPT0maO6— Radio Algérienne (@radioalgerie) May 25, 2022