Quatre mois après la réapparition d’Ebola en Guinée, l’OMS a déclaré que le virus avait été éradiqué, avec un bilan de 12 morts.
Le 14 février dernier, les autorités sanitaires guinéennes déclaraient le pays « en situation d’épidémie ». La confirmation de sept cas d’infection au virus Ebola, et la mort de trois malades, s’ajoutait à la crise sanitaire liée à la Covid-19. De quoi faire craindre à l’Afrique de l’Ouest la résurgence de l’épidémie d’Ebola, alors que cette dernière avait fait, il y a cinq ans, plus de 11 000 morts. Une épidémie qui était partie de Guinée, entre mars 2014 et décembre 2015, et qui s’était propagée au Liberia et en Sierra Leone. Les frontières entre les pays voisins avaient été fermées et les liaisons aériennes suspendues, alors que les gouvernements de ces pays avaient pris des restrictions importantes.
Il y quatre mois, la Guinée craignait une nouvelle épidémie de grande ampleur. Le pays déclarait en effet officiellement le retour de l’épidémie d’Ebola. Seize semaines plus tard, le constat est positif : selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Guinée a vaincu le virus Ebola avec des statistiques étonnantes : la rapidité avec laquelle le pays s’est débarrassé de la maladie et le faible coût en vies humaines est incroyable. On ne déplore en effet que 12 morts, contre plus de 2 000 lors de la dernière vague.
Des mesures efficaces prises après 2016
La réapparition du virus le 14 février dernier n’est donc désormais qu’un simple mauvais souvenir. Voilà désormais 42 jours qu’aucun nouveau cas n’a été enregistré, délai imposé par l’OMS pour déclarer l’éradication réelle du virus. Ces 42 jours représentent le double du délai d’incubation d’Ebola.
La Guinée a bien appris de la dernière vague d’Ebola : après l’épidémie de 2016, le gouvernement guinéen avait en effet mis en place une Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS), chargée de la gestion des épidémies, urgences et catastrophes sanitaires. 38 centres de traitement des épidémies avaient alors été mis en place pour prendre en charge des cas de maladies à potentiel épidémique. Des laboratoires ont également vu le jour à Conakry, Guéckédou et Kindia.
Mais vigilance : le Dr. Matshidiso Moeti, directrice régionale pour l’Afrique au sein de l’OMS, a appelé à rester aux aguets face à la possible réapparition de la maladie. Désormais, la Guinée pourrait se servir de son efficacité dans la lutte contre Ebola pour vaincre la Covid-19. Pour Tedros Adhanom Ghebreyesus, patron de l’OMS, des systèmes sociaux et de santé publique plus efficaces, ainsi qu’une plus grande équité dans la distribution des soins et vaccins pourrait être la solution pour venir à bout du coronavirus en Guinée, et plus largement en Afrique.