Qui de l’Afrique du Sud, de la Zambie, de l’Algérie, du Maroc ou du duo Bénin-Nigeria accueillera la CAN 2025 ? La CAF a encore près d’un mois pour trancher.
Il faudra attendre encore près d’un mois — voire bien plus, à en croire les dernières informations — avant de connaître le pays qui accueillera la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025, en lieu et place de la Guinée, dont l’organisation a été retirée par la CAN en raison, officiellement, d’un retard dans les préparatifs. Le 10 février prochain, la Confédération africaine de football devait annoncer en effet le pays hôte de la compétition qui aura lieu dans deux ans. La décision devrait être reportée. Six pays sont sur les starting-blocks : l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Maroc, la Zambie mais également le Bénin et le Nigeria, qui ont décidé de déposer une candidature commune. D’ores et déjà, les pronostics vont bon train.
La semaine dernier, la CAF a annoncé un conclave lors duquel elle devrait décider quel candidat remportera l’organisation de la CAN 2025. Les pays d’accueil des éditions 2027 et 2029 devraient également être connus.
Ce que l’on sait déjà, c’est qu’un duo de pays aura bien du mal à se faire une place parmi tous les pays candidats. En effet, difficile d’imaginer le Bénin et le Nigeria remporter la mise. Présent pour l’ouverture du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) en Algérie, le secrétaire général de la CAF, le Congolais Véron Mosengo-Omba, a en effet rappelé que « chaque région aura la chance d’organiser une CAN. On ne peut pas, par exemple, attribuer à la même région l’organisation de la CAN de façon successive ». Or, avec une CAN 2023 en Côte d’Ivoire, il semble impossible que l’Afrique de l’Ouest accueille à nouveau la CAN deux ans plus tard.
Bénin et Nigeria hors course ?
Il reste donc deux régions en course : l’Afrique du Nord, avec le Maroc et l’Algérie, et l’Afrique australe, avec l’Afrique du Sud et la Zambie. L’Égypte avait organisé la CAN 2019, au pied levé, pour remplacer le Cameroun. L’Afrique du Sud avait, elle, accueilli la CAN 2013. La Zambie est donc le seul pays en lice à n’avoir jamais accueilli de CAN. Un avantage ?
Pas certain. Car, a rappelé Véron Mosengo-Omba, « il y a des critères à respecter pour le choix du pays organisateur. Des moyens de transport, de la logistique, des hôtels et de beaux stades. Des conditions que les pays postulants doivent absolument réunir ». Ce que confirme Ahmed Arbib, fondateur de la société 2A Entertainment, spécialiste du secteur du ticketing et de l’anticipation de la gestion de flux. « La CAN, c’est comme la Coupe du monde de rugby, seuls quatre ou cinq pays peuvent l’organiser, assure le spécialiste. Après, avec une compétition tous les deux ans, la CAF l’octroie parfois à un outsider ».
Forcément, l’Afrique du Sud, le Maroc et l’Algérie ont tous les trois leurs chances et sont de solides postulants. Et avec l’organisation du CHAN, Alger va se positionner en candidat sérieux. « Notre dossier est solide et consistant. Contrairement à d’autres candidatures, l’Algérie a des installations déjà opérationnelles », a précisé le ministre de la Jeunesse et des Sports Abderrezag Sebgag au moment du dépôt de la candidature de l’Algérie. Un sentiment partagé par Véron Mosengo-Omba : « Avec toutes ses infrastructures, l’Algérie à largement les moyens d’organiser la CAN », estime le cadre de la CAF.
Le CHAN devrait laisser des traces
Mais le Maroc n’est pas en reste, assure Ahmed Arbib. « Après la réussite à la Coupe du monde du Maroc, Rabat va accueillir la Coupe du monde des clubs du 1er au 11 février. Si l’organisation est parfaite et inspirée de ce qui s’est fait en Asie, le Maroc pourrait organiser une énorme CAN, voire une Coupe du monde à moyen terme, pourquoi pas en commun avec l’Arabie saoudite », estime Ahmed Arbib qui rappelle que « les routes, les hôtels, tout est fait pour qu’un événement se déroule bien au Maroc ».
Reste que l’actualité du CHAN n’est favorable à aucun des deux pays du Maghreb. Après le manque de coopération de l’Algérie, qui a tardé à délivrer son autorisation de vol à la Royal Air Maroc pour le voyage de l’équipe du Maroc en direction de Constantine, après une cérémonie d’ouverture un peu trop politique au goût de la CAF et après l’annonce prématurée du Maroc du boycott de la compétition, les deux pays risquent des sanctions.
Une opportunité pour l’Afrique du Sud ? Le pays a, par le passé, montré qu’il pouvait organiser un événement footballistique. Pretoria a déjà accueilli une Coupe du monde et une CAN récemment. Autant dire que l’Afrique du Sud dispose d’une expérience intéressante en la matière et les infrastructures. Et pourrait bénéficier de la crise algéro-marocaine.