L’année qui débute sera décisive pour de nombreux pays africains. Le Journal de l’Afrique débute un tour des élections présidentielles qui auront lieu en 2023. Chaque jour, zoom sur un pays. Première étape à Madagascar, où le président Rajoelina joue gros.
Le président Andry Rajoelina va-t-il garder son fauteuil de président ? Après avoir tenté d’être l’un des fers de lance de la lutte anti-Covid ces deux dernières années, le chef de l’État malgache a eu du mal à enrayer le virus sur l’île. L’arrivée de la guerre entre l’Ukraine et la Russie a également été un moment difficile à gérer pour un Rajoelina qui a tenté de ménager Moscou et Paris. Sans oublier une tentative de coup d’Etat qui a fait couler beaucoup d’encre… Autant dire que l’ancien DJ devenu président n’a pas vécu ces deux dernières années de façon sereine.
Mais du côté de la présidence de la République, on reste optimiste pour 2023. Le président Rajoelina bénéficierait en effet d’une cote de popularité encore importante, malgré un bilan, notamment économique, peu flatteur. On lui reproche enfin de ne pas avoir endigué la corruption. Le chef de l’État veut mettre toutes les chances de son côté en resserrant les rangs au sein de sa majorité. Car en termes de politique intérieure, la situation n’a pas non plus été très bonne ces derniers temps : son Premier ministre, Christan Ntsay, a été visé par une motion de censure qui allait être soutenue par les élus de la majorité.
Ravalomanana et Rajaonarimampianina, chacun pour soi ?
Fin 2023, il faudra donc être attentif à la situation politique sur l’île. On devrait notamment revivre une élection similaire à celle de 2018 : outre Rajoelina, deux anciens présidents, Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina, sont également sur les rangs. Le premier a déjà officialisé sa candidature. Reste à savoir si Ravalomanana ira seul à la présidentielle ou en duo avec Rajaonarimampianina. Cette perspective effraie la présidence, qui sait qu’un duo entre les deux ex-présidents aurait plus de chances de venir à bout de Rajoelina. Tous deux sont en pleine négociation et l’on devrait bientôt savoir si une coalition se formera contre le président actuel.
Pour Andry Rajoelina, il faut désormais tout axer sur son bilan. Le début de l’année 2023 sera donc consacré à consolider certaines mesures, comme le Plan Émergence Madagascar (PEM). Avec les trois-quarts des Malgaches qui vivent sous le seuil de pauvreté, il reste du travail. Mais surtout peu de temps. Car avec la pandémie et la guerre en Ukraine, Rajoelina a perdu beaucoup de temps.