À quelques mois des élections générales, le président du Gabon, Ali Bongo, a désigné un nouveau Premier ministre et promu son ex-cheffe du gouvernement vice-présidente.
Ce n’est un secret pour personne : Ali Bongo Ondimba sera candidat à sa propre succession lors de la présidentielle gabonaise, qui aura lieu en octobre prochain. Mais depuis plusieurs mois, en coulisse, la présidence sortante s’active. Avec un étonnant jeu des chaises musicales qui a débuté en septembre 2021. Alors coordinateur général des affaires présidentielles, le fils Bongo, Noureddin Bongo Valentin, avait été limogé. D’aucuns le voyaient pourtant prendre la succession de son père en 2023.
À l’époque, l’opposant Alexandre Barro Chambrier parlait même d’« une mise en scène grotesque d’un personnage qu’on nomme aujourd’hui, que demain on enlève, qu’après-demain on va renommer. Ce sont des manœuvres sordides, suspectes, qui font peser de gros risques sur la démocratie ». Mais un an et demi après le départ de Noureddin Bongo Valentin de son poste, force est de constater qu’il ne s’agissait pas là d’une stratégie politique visant à le placer dans le fauteuil du candidat du Parti démocratique gabonais (PDG).
Rose Christiane Ossouka Raponda, la nouvelle vice-présidente du Gabon
Ces derniers jours, rebelote. Le Gabon a désormais un nouveau Premier ministre. Celui qui était en charge de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, Alain Claude Bilie-By-Nze, a en effet été désigné chef du gouvernement. Une façon de préparer le terrain pour les neuf prochains mois, décisifs pour Ali Bongo ? Car selon les observateurs de la vie politique locale, Alain Claude Bilie-By-Nze devrait être le directeur de campagne du président Bongo.
Mais c’est le sort de Rose Christiane Ossouka Raponda qui interroge. La désormais ex-Première ministre a en effet été désignée vice-présidente du Gabon. Ce poste était inoccupé depuis mai 2019 et la mise à l’écart de l’ex-opposant Pierre-Claver Maganga Moussavou. Soutien indéfectible d’Ali Bongo, Rose Christiane Ossouka Raponda peut-elle devenir la future dauphine de Bongo ? Rien n’est moins sûr. Mais le fait qu’elle hérite du poste de vice-présidente — pour la première fois donné à une femme — montre qu’il faudra compter sur elle dans les années à venir.