Une océanologue a découvert des centaines de poissons venimeux échoués sur la plage du Cap. Ces poissons-globes seraient plus dangereux que le cyanure et posent de véritables questions.
Mardi matin, la Docteur Tess Gridley a fait une découverte extraordinaire en se promenant avec sa famille au bord de la mer : des centaines de poissons-globes échoués sur la plage de Muizenberg au Cap, la métropole sud-africaine. Les épines de ces petits poissons sans prétention peuvent délivrer un poison cent fois plus puissant encore que le cyanure.
La jeune scientifique a immédiatement alerté les autorités : « La plage est à 200 mètres de notre maison, et nous étions en famille à pieds. Heureusement que j’ai pu le notifier les autorités avant que d’autres personnes ne s’aventurent à toucher les carcasses de poissons ».
Les poissons en question, baptisés « evileye », contiennent un poison appelé tétrodotoxine, qui agit en paralysant le diaphragme et provocant une insuffisance pulmonaire. Ce qui peut entrainer une suffocation et un arrêt cardiaque. Ce venin est aussi présent également chez les pieuvres aux anneaux bleus, l’un des animaux les plus dangereux au monde.
« Ces poissons morts sont tous porteurs de la tétrodotoxine, une neurotoxine mortelle, et ne doivent pas être mangés, au risque d’avoir un arrêt cardiaque », insiste l’océanologue. Le ministère sud-africain de l’Environnement a déclaré plus tard dans la journée avoir « découvert plus de 300 poissons-globes morts par kilomètre de rivage sur 11 kilomètres ».
Une cause encore indéterminée
La cause réelle de l’échouement de ces poissons, traditionnellement d’eau profonde, n’a pas encore été déterminée. Par le passé, ces phénomènes étaient provoqués par les marées rouges, une prolifération d’algues qui modifie la texture de l’eau de mer et produit des toxines naturelles dangereuses pour les poissons.
Une probabilité exclue par le gouvernement, qui a nié et affirme qu’aucune marée rouge n’aurait pu causer un phénomène de cette envergure. Selon le ministère sud-africain de l’Environnement, les poissons auraient bien pu être transportés par les vagues à cause de l’élévation du niveau de la mer.
Mais selon l’océanologue qui a fait la découverte initiale, l’évènement n’est pas alarmant. Elle a même encouragé les citoyens des villes côtières à collecter des photos et des vidéos des phénomènes similaires. « Les citoyens scientifiques ont désormais un rôle important à jouer dans le reporting de ces événements sur les réseaux sociaux. Nous en apprenons beaucoup plus sur le milieu marin ces jours-ci grâce à ces rapports », a-t-elle déclaré.