Après l’assassinat du journaliste Martinez Zogo, l’enquête incrimine Jean-Pierre Amougou Belinga, un puissant homme d’affaires accusé par Zogo de corruption.
C’était le 22 janvier dernier. Le corps du journaliste, animateur de radio, Martinez Zogo était retrouvé à Douala. Un corps qui avait subi des actes de tortures, avant son exécution. Et lorsque l’on connaît les combats de Zogo contre la corruption dans le pays, l’on se pose forcément la question des responsabilités dans cet assassinat.
Depuis deux semaines, les révélations s’enchaînent. Et c’est notamment le fait que le nom de Jean-Pierre Amougou Belinga soit cité dans cette affaire qui interpelle. Car l’homme d’affaires était l’une des cibles favorites du journaliste, qui l’accusait d’avoir détourné de l’argent public. Plusieurs personnes de son entourage, et bien sûr le businessman, ont été arrêtés ce lundi.
Entre autres patron du groupe de presse l’Anecdote, mais également présent dans les secteurs de la banque, des finances, de l’assurance ou de l’immobilier, Amougou Belinga est actuellement entendu dans le cadre de l’enquête qui mobilise police et gendarmerie. Autre personnalité arrêtée : Bruno Bidjang. Lui aussi journaliste, il est un proche de Jean-Pierre Amougou Belinga, dont il a pris la direction générale du groupe de presse. Bidjang, dans son propre média, a défendu son patron pendant plusieurs jours. Mais rien ne dit, pour le moment, qu’il est impliqué personnellement dans l’assassinat du journaliste Zogo.
Car l’affaire est en réalité plus large : un ancien commandant de la Garde présidentielle de Paul Biya, le colonel Etoundi Nsoe, a été appréhendé. Jean-Pierre Amougou Bélinga est son beau-fils. L’enquête devra déterminer l’implication de ces trois hommes, de membres de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), mais également du chauffeur de l’entrepreneur, qui ne donne plus signe de vie depuis plusieurs jours.
Martinez Zogo avait disparu cinq jours avant la découverte de son corps inanimé. Une affaire qui embarrasse le pouvoir en place, accusé d’être peu clément avec les journalistes. La présidence tente de pousser à ce que la vérité éclate rapidement.