Au Burkina Faso, les associations de consommateurs ont fait grève du téléphone pendant une heure hier. Elles dénoncent des prix trop élevés dans le pays.
90 francs CFA pour une minute d’appel, 2 000 francs (près de 3,5 dollars américains) pour un giga de data. Au Burkina Faso, le prix des services téléphoniques est excessif. Ouagadougou fait figure, depuis plusieurs années, de mauvais élève. En effet, le Burkina Faso est le 32e pays le plus cher d’Afrique — le 181e au niveau mondial — en termes d’internet mobile. On est loin du Soudan, de l’Égypte ou du Nigeria, où il faut compter entre 1 et 2,5 dollars par giga.
De quoi exaspérer les Burkinabès, notamment en cette période où le coût de la vie est extrêmement élevé. Ce mardi, les utilisateurs ont d’ailleurs été nombreux à placer leur téléphone en mode avion pendant une heure, en guise de protestation contre les opérateurs téléphoniques. Un acte très symbolique, qui avait pour but de dénoncer les tarifs pratiquer par les sociétés de téléphonie mobile.
Les associations de consommateurs du Burkina Faso, parmi lesquelles le Réseau national des consommateurs du Faso, veulent que les opérateurs s’alignent sur les prix de leurs voisins, comme le Nigeria ou le Mali. Un appel lancé en direction de l’autorité de régulation du pays qui, selon les associations, n’est pas assez dure avec les entreprises du secteur. L’organisation publique a d’ailleurs annoncé, il y a quelques jours, l’ouverture de « concertations » avec les opérateurs.
Des disparités régionales
Les associations de consommateurs espèrent que cela débouchera sur des décisions radicales de baisse des tarifs. Les autorités ivoiriennes ont déjà effectué une telle démarche. « En Côte d’Ivoire, la loi permet à l’autorité de régulation, la RTCI, d’encadrer ces tarifs. Chez nous, la loi n’est pas allée jusqu’à ce point. Nous avons un comité régulateur des télécommunications au niveau de l’UEMOA et nous avons décidé de faire une étude comparative des tarifs pratiqués et maintenant rencontrer les opérateurs pour en discuter », résume l’Autorité de régulation du Burkina Faso.
Reste que, du côté d’Abidjan, les opérateurs ne se sont pas laissé faire. Le 7 avril dernier, les trois sociétés de téléphonie mobile, Orange, MTN et Moov, ont décidé de réduire les données inclues dans leurs forfaits 4G sans pour autant baisser leurs tarifs.L’État les a obligés à revoir leur politique tarifaire.
Au-delà du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire, c’est toute l’Afrique subsaharienne qui est concernée par ce phénomène. Selon le site Cable, « l’Afrique subsaharienne ne compte que cinq pays parmi les 50 pays les moins chers au monde — le Ghana, à la 40e place du classement général, est le moins cher de la région à 0,61 USD. La région compte également cinq des dix pays les plus chers du monde ». São Tomé et Príncipe, le Botswana ou encore le Togo, par exemple, sont encore loin derrière.