Alors que l’ambassade des États-Unis en Afrique du Sud estime que des attentats pourraient avoir lieu à Johannesburg ce samedi, le gouvernement sud-africain a réagi, non sans une certaine confusion.
Les polémiques entre l’Afrique du Sud et les États-Unis se suivent et se ressemblent. Dernière en date : un débat tendu concernant un projet de loi visant à lutter contre les activités malveillantes de la Russie en Afrique, qui avait provoqué la colère de la ministre sud-africaine des Affaires étrangères.
Cette fois, c’est une « bourde » de l’ambassade des États-Unis à Pretoria qui a provoqué un vif échange entre les deux pays. Mercredi, la diplomatie américaine a en effet diffusé une alerte relative à un risque d’attentat en Afrique du Sud. Le site internet de l’ambassade écrivait que les USA avaient « reçu des informations selon lesquelles des terroristes pourraient prévoir de mener un attentat ciblant de larges rassemblements dans le périmètre autour de Sandton », un quartier chic de Johannesburg.
Moins de vingt-quatre heures plus tard, les autorités sud-africaines ont réagi. « Il est assez malencontreux que les États-Unis émettent ce genre d’avertissement sans en avoir discuté le moins du monde avec nous », s’est emporté le président sud-africain Cyril Ramaphosa qui y voit une ingérence mais également une façon de faire souffler un vent de panique dans son pays. « Toute forme d’alerte viendra du gouvernement sud-africain et il est malencontreux qu’un autre gouvernement publie une telle menace, de manière à créer la panique parmi les nôtres », a résumé le chef de l’État.
Menace réelle ?
Le président sud-africain a cependant expliqué que son gouvernement « travaille 24 heures sur 24 pour vérifier et regarder de près ce message qui est venu de la part des États-Unis », tout en prévenant que « le gouvernement sud-africain sera le premier à informer le public de toute menace imminente ». De quoi entretenir un certain flou sur la situation.
Car alors même que l’Afrique du Sud pestait contre Washington, la ministre des Affaires étrangères du pays, Naledi Pandor, se disait « très préoccupée par le terrorisme après l’alerte dont l’ambassade des États-Unis nous a informés, il est clair que nos organes de sécurité sont attentifs à cette question ». Autrement dit : les États-Unis n’auraient pas dû lancer cette alerte, mais ce n’est pas pour autant que cette dernière n’est pas fondée sur des éléments sérieux.
« Les menaces sont évaluées en permanence et des mesures sont prises pour assurer la sécurité de tous, indique le gouvernement dans un communiqué. En cas de besoin, le gouvernement sud-africain sera le premier à informer le public de toute menace imminente ». Alors que Washington indiquait que les attentats pouvaient avoir lieu ce samedi, l’Afrique du Sud retient donc son souffle.
La presse rappelle que, dans le quartier de Sandton, un marche des fiertés et le spectacle d’un humoriste juif pourraient être des cibles privilégiées pour des terroristes.