Dans la nuit de samedi à dimanche, sept civils jeunes sont morts à la suite d’une explosion dans le nord-est du Togo. Engin explosif improvisé (IED), mine ou tir de drone… Que s’est-il vraiment passé ?
Au Togo, dans l’extrême nord-est du pays, une explosion a eu raison de la vie de 7 adolescents âgés de 14 à 18 ans — d’autres sources affirment qu’ils étaient plus jeunes et qu’ils étaient 9, dont deux sont blessés. L’explosion a eu lieu à Tone, dans la région des Savanes. Les adolescents rentraient chez eux dans la nuit, après les célébrations de la fête de la Tabaski.
Dans un communiqué, les forces armées togolaises assurent qu’une « enquête est ouverte pour clarifier les circonstances de cette explosion et identifier les auteurs ». Les populations, comme l’Etat, craignent sans doute que l’attaque ne soit d’origine terroriste. Le Togo a connu deux attaques terroristes récemment, en novembre 2021 et en mai 2022.
La dernière avait d’ailleurs causé la mort de 8 soldats. Treize autres avaient été blessés, dans un raid en véhicules légers avec des armes légères commis par « des individus non identifiés ».
Des sources concordantes avaient alors affirmé que le Togo était désormais la nouvelle cible des terroristes de l’Etat islamique dans l’Afrique de l’Ouest (ISWAP) ou de l’Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS).
Une explosion qui interroge
A la suite de l’attentat de mai dernier, la région des Savanes, où l’explosion récente a eu lieu, est sous le coup d’un « état d’urgence ». Le 13 juin, le président du Togo, Faure Gnassingbé, a déclaré : « La décision a été prise après les deux attentats terroristes perpétrés dans cette partie nord du pays en l’espace de six mois ».
Toutefois, depuis que plane l’ombre du terrorisme sur le Togo, le pays n’a pas subi d’attentats à la bombe ou d’explosion d’IED. Des témoins auraient confié à RFI qu’ils ont entendu deux explosions. Le média avance aussi la probabilité d’un tir de drone.
Cependant, les images du présumé attentat montrent une scène complètement recouverte de sable, dans une région des plus verdoyantes dans la sous-région. Il y a également deux trous dans le sol, trop petits pour s’apparenter à l’explosion d’un IED qui a pu causer la mort de 7 personnes et faire 2 blessés.
Selon une source spécialiste du terrorisme, s’il s’agit d’un attentat, cette attaque ne correspond pas au mode opératoire des groupes burkinabés impliqués dans l’attaque de mai dernier.
Eugène Atigan, un militant de la société civile togolaise, a déclaré que le timing de l’attaque « est la preuve que toute la population est en danger ». « Nous pleurons pour les enfants pauvres et innocents qui sont tombés », ajoute-t-il.