Accusé d’avoir automatiquement perdu la nationalité malgache après avoir été naturalisé français, le président malgache Andry Rajoelina s’est longuement défendu à la télévision.
À quelques mois de la présidentielle malgache, c’est une affaire qui embarrasse le clan Rajoelina. Le président malgache a effectivement obtenu la nationalité française et, si les textes étaient strictement appliqués, il aurait dû être automatiquement déchu de sa nationalité malgache et donc n’aurait pas pu se présenter à la dernière présidentielle. Ni à la prochaine. Pourtant, Andry Rajoelina semble bien vouloir rempiler pour un nouveau mandat. En attendant d’annoncer officiellement sa décision, le chef de l’État s’est livré à un discours dont le maître-mot était le patriotisme.
Ce dimanche, Andry Rajoelina s’est en effet exprimé à la télévision, dans la soirée. Une interview de près de trois heures, lors de laquelle il avait promis de répondre à toutes les polémiques. Et forcément, quatre mois avant l’élection présidentielle, tout le monde attendait la question sur sa nationalité française. Le président n’a pas pu y échapper et avait préparé un discours empreint de nationalisme.
Après avoir expliqué les raisons de sa naturalisation, censée selon lui permettre à ses enfants de poursuivre leurs études en France et ainsi éviter d’avoir à demander des visas — une défense quelque peu étonnante —, Andry Rajoelina a rappelé que c’était avant tout « un droit », son grand-père étant français. Un rappel loin d’être anodin : si Rajoelina est français de naissance, il n’a donc pas à renoncer à la nationalité malgache. Pourtant, selon les documents diffusés sur les différents réseaux sociaux, c’est bien d’une naturalisation dont il s’agirait…
Qu’importe, assure le président malgache : plus qu’un problème de papiers, il s’agit avant tout d’un état d’esprit. « Si vous pensez que c’est avec un bout de papier de 8 centimètres dans ma poche que vous allez enlever en moi l’amour de ma patrie, vous ne réussirez pas. Andry Rajoelina aime sa patrie ! J’aime ma patrie et je suis prêt à mourir pour Madagascar ! », a simplement expliqué le président.
Un président qui n’a toujours pas annoncé sa décision de se présenter à sa propre succession. Mais dans les rues, dans les maisons malgaches, sa popularité « reste intacte », dit-il. Une façon de préparer le terrain ? On devrait en savoir plus dans les jours à venir. Car dans moins de deux mois, s’il se présente, le chef de l’État devra démissionner, conformément à la Constitution, pour être remplacé par le président du Sénat, le temps de la campagne présidentielle.